Devriez-vous repousser votre vaisselle à demain, ou laver votre voiture la semaine prochaine ? Si vous posez ce genre de question, c'est que vous procrastinez ! Un comportement très répandu, qui concerne près d'un Français sur 5. Pour comprendre ce phénomène, des chercheurs de l'INSERM, de l'APHP et du CNRS, au sein de l'institut du cerveau, ont mené une étude sur 51 participants.
Grâce à cette étude, les scientifiques ont réussi à comprendre le fonctionnement de notre cerveau. Et cette décision de repousser nos actions viennent de derrière notre front. En quelques secondes, le cortex cingulaire antérieur, une petite zone du cerveau, fait un calcul coût-bénéfice pour faire peser dans la balance l’effort demandé par rapport à la récompense qui sera obtenue.
Pourra-t-on un jour guérir de la procrastination ?
Chez les procrastinateurs ce calcul est fait d'une manière particulière. "Les procrastinateurs ont tendance à décompter les efforts plus vite qu'ils ne démontrent les récompenses", explique au micro d'Europe 1 Raphaël Le Bouc neurologue et co-auteur de l'étude. "Quand ils imaginent de repousser une tâche, la tâche leur paraît beaucoup moins pénible à envisager, mais elle n'est pas tellement moins récompensante."
"Alors qu'une personne qui va peu ou pas procrastiner décompte les récompenses plus vite que les efforts. Imaginer de repousser la tâche dans le temps, ça lui paraîtra tout aussi pénible. Et donc, il aura tendance à la faire beaucoup plus vite." D'autres études doivent être menées pour savoir si on naît procrastinateur, ou si on le devient. Cette découverte sur le mécanisme de procrastination pourrait aider à développer des stratégies pour ne plus reporter des corvées au lendemain.