Cette maladie touche 15% des Français, contre 8.5% en 1997, soit près de 7 millions d'individus concernés. Alors qu'actuellement aucun médicament n'a montré une efficacité réelle contre l'obésité, qui en plus d'impacter la qualité de vie, a des retentissements notamment au niveau cardiovasculaire (diabète, hypertension...), les spécialistes rappellent que le seul traitement médical efficace à long terme pour traiter cette pathologie sévère c'est la chirurgie de l'obésité. Ce qu'on appelle aussi la chirurgie bariatrique.
Réservés aux obèses extrêmes. En moins de 10 ans, le nombre de chirurgies de l’obésité a triplé en France, passant de 13.600 interventions en 2006, à plus 47.000 en 2014. Et cet engouement pour la pose d'un anneau gastrique, ou la réalisation de ce qu'on appelle un by-pass ou une sleeve, n'est pas prêt de s'arrêter. Car le nombre de patients souffrant d'obésité ne cesse d'augmenter.
En revanche, il faut savoir que ces interventions sont réservées aux obésités extrêmes, c'est-à-dire des patients avec un indice de masse corporelle très élevé au dessus de 35, soit quelqu'un qui ferait 1m75 et 110 kilos.
Des effets collatéraux positifs. Et les résultats sont là, 2 ans après l'opération, certains patients ont perdu 50 à 70 kilos. Pour le chef du service de chirurgie de l'obésité du CHU de Montpellier, David Nocca, ces opération ont souvent d'autres bénéfices collatéraux. "Un diabétique obèse opéré a 60% de chance d'arrêter son traitement au long court. L'apnée du sommeil, 80% des gens qui dorment avec des masques pour traiter l'apnée du sommeil, n'en ont plus besoin au bout de trois à six mois", constate-t-il.
Les obèses mal suivis. Résultat, la chirurgie de l'obésité a encore de beaux jours devant elle, même si les spécialistes lui attribuent tout de même un bémol. Alors que les patients opérés sont censés être suivis médicalement toute leur vie, pour le moment, la prise en charge de "l'après" laisse à désirer. 30 à 50% des patients sont perdus de vue par les équipes soignantes, 5 ans après leur opération.