Cette mesure permettra-t-elle d'éviter un nouveau rebond de l'épidémie de coronavirus ? Alors que la potentielle propagation des variants brésilien, sud-africain ou encore indien inquiète les autorités sanitaires et politiques, une quarantaine de dix jours entre en vigueur à partir de samedi pour tous les voyageurs revenant du Brésil, d'Inde, du Chili, d'Afrique du Sud, d'Argentine mais aussi de Guyane. Sur Europe 1, Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, salue la mise en place de cette mesure, mais insiste : pour qu'elle soit efficace, cette politique de quarantaine doit être strictement appliquée et contrôlée.
"La quarantaine est essentielle", martèle Philippe Amouyel, notamment face au risque de propagation des variants. "On a ces variants à nos portes. Ils sont probablement déjà arrivés sur le sol français. Il faut éviter qu'ils prennent le pas sur les anciens variants qu'on a connu comme l'a fait le britannique", poursuit-il. Et pour cela, la priorité est de "limiter leur origine".
La quarantaine ? "On aurait dû la faire depuis un certain temps"
"La quarantaine, on aurait dû la faire depuis un certain temps", pointe le professeur de santé publique. Mais, ajoute-t-il aussitôt, elle ne peut se suffire à elle-même, et "doit être associée à des mesures d'isolement que l'on puisse contrôler". Notant que l'amende en cas de fraude a été élevée (elle oscillera entre 1.000 à 1.500 euros), il confie avoir "du mal à comprendre pourquoi ceux qui sont en quarantaine ont le droit de sortir entre 10 heures et midi". Pour Philippe Amouyel, il aurait été préférable de "maintenir cette quarantaine obligatoire" comme l'ont fait d'autres pays.
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Plus globalement, l'invité d'Europe 1 se montre prudent au moment de pronostiquer une éventuelle baisse des contaminations. "Pour savoir si on a passé le pic de cette nouvelle vague, il va falloir attendre encore", prévient-il, rappelant que la France enregistre des taux de contamination "parmi les plus élevés en Europe". "On est à 463 cas par million d'habitant, le Royaume-Uni est à 37", note le spécialiste, qui souligne également qu'en France, en raison de la baisse du nombre de tests réalisés, "il y a un risque de sous-évaluer encore ce seuil".