Dépression, déprime et burn-out. Trois états qu'il convient de différencier ou de rapprocher pour mieux traiter un mal-être profond. Sur Europe 1, Michel Lejoyeux, professeur en psychiatrie et addictologie, expose les différences et points communs entre eux.
Une perte durable.La déprime est sans doute l'état "le plus léger" par rapport à la dépression et le burn-out. "C'est l'impression d'avoir perdu ses qualités, ce qui nous anime. (...) Dans ces cas-là, un petit temps de repos et de décompression va permettre de les retrouver", conseille Michel Lejoyeux dans Il n'y en a pas deux comme elle. Le burn-out, lui, est un mal plus profond. "Ce n'est plus un oubli, c'est une perte : de l'estime de soi, d'énergie", indique le professeur.
Les vacances comme indicateur. Pour différencier ces deux états, le spécialiste estime que les congés sont un bon indicateur. "Celui qui part en vacances parce qu'il en a marre et qu'il est fatigué, normalement, il doit revenir de meilleure humeur", affirme Michel Lejoyeux. "Celui qui va être encore pire en vacances et qui va ruminer est sans doute atteint de burn-out", analyse le spécialiste.
Les facteurs qui favorisent le burn-out. Mais alors quelles différences avec la dépression ? "Le burn-out est son petit cousin, (...) sauf que c'est une dépression dans laquelle le travail et les difficultés au travail sont mises en avant", souligne Michel Lejoyeux. Les deux états sont liés et le professeur en psychiatrie présente même "trois idées puissamment déprimantes" qui favorisent l'exposition au burn-out. L'idée qu'il faut "être parfait tout le temps", que "tout est de ma faute" et que "tout était mieux avant". Un cocktail qui mène droit sur la voie du syndrome d'épuisement professionnel.