Augmenter la rémunération des médecins tout en respectant les contraintes budgétaires et en améliorant l'accès aux soins : c'est le défi à relever pour l'Assurance maladie, qui entame mercredi la négociation avec les médecins libéraux pour une nouvelle convention quinquennale.
Une négociation ardue et échaudée par l'instauration du tiers payant. Les cinq syndicats représentatifs de la profession (CSMF, FMF et SML pour les spécialistes et généralistes, MG France pour les généralistes et le Bloc pour les chirurgiens) ont rendez-vous au siège de la Caisse nationale d'assurance maladie à Paris avec son patron, Nicolas Revel. La négociation s'annonce ardue face à des syndicats échaudés par l'instauration d'ici à 2017 du tiers payant généralisé, mesure phare de la loi Santé qu'ils refusent d'appliquer.
Le tarif de la consultation est bloqué à 23 euros depuis 2011. L'actuelle convention arrivant à échéance le 26 septembre, les négociateurs auront jusqu'au 26 août pour se mettre d'accord, sans quoi un règlement arbitral sera confié à une personnalité choisie mercredi. En jeu, l'amélioration des prises en charge, la lutte contre les déserts médicaux ou les dépassements d'honoraires, mais surtout la hausse des revenus des médecins, réclamée depuis plus d'un an par les syndicats, certains ayant appelé les généralistes à augmenter eux-mêmes le tarif de leur consultation, bloqué à 23 euros depuis 2011.
"La rémunération des médecins sera augmentée". "La rémunération des médecins sera augmentée. La question est sous quelle forme, de quelle manière et à quel rythme", a répété dimanche la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui souhaite poursuivre la diversification des compensations financières octroyées aux médecins en valorisant, par exemple, leur "implication dans la lutte contre le tabac" ou la vaccination. Les sommes allouées pourraient aussi être modulées en "fonction des zones d'installation", est-il précisé dans les orientations retenues par l'Assurance maladie.