95% des médecins généralistes de Roanne (Loire) ont prévu de se mettre en grève à partir de lundi. Très remontés contre le projet de loi santé de Marisol Touraine, voté en première lecture à l’Assemblée nationale mi-avril, ils dénoncent surtout "l'indifférence et l'immobilisme du monde politique" face à la situation de la région.
"Il faut durcir le mouvement". Malgré de nombreux jours de grève dans tout le pays, la ministre de la Santé n’a pas souhaité reculer. "L’évolution considérable de la charge administrative demandée aux médecins aura un impact négatif sur leur disponibilité, et donc à l’accès aux soins des populations", annoncent les médecins dans une lettre écrite à leurs patients. "Fermer une journée, on a vu ce que ça donnait", constate au micro d’Europe 1 le docteur Michel Séraille, médecin à Roanne. "Ça ne sert à rien. Donc, dans un premier temps, on va fermer trois jours. Si nous ne sommes pas pris en considération, il y aura un durcissement".
La contestation gagne-t-elle du terrain ? Soutenu par plusieurs syndicats comme MG France, ce mouvement a-t-il une chance d’être suivi ? "En Saône-et-Loire, nous sommes déjà rejoints par 200 médecins généralistes qui sont prêts à se calquer sur notre attitude", assure le docteur Séraille. "Dans le Rhône, ça se prépare un petit peu. Dans la région parisienne, l’idée est relayée également. Ce mouvement peut faire tâche d’huile".
Et les patients ? Avec près de 90 médecins grévistes à Roanne, les patients devront forcément trouver un plan B. "C’est sûr que nos confrères urgentistes risquent d’être surchargés", regrette Michel Séraille. "Mais on nous méprise depuis des mois. On ne va pas brûler des pneus devant la sous-préfecture. Mais il faut que le mouvement soit beaucoup plus dur pour qu’on soit entendu".