Royaume-Uni : une étude suggère de réduire la taille des pintes de bière

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Romain Rouillard / Crédit photo : Charly TRIBALLEAU / AFP

Une étude menée par l'Université de Cambridge, au Royaume-Uni, propose de transformer les pintes de bière classiques en deux tiers de pinte, faisant valoir des bénéfices sur la santé et une réduction de la quantité d'alcool vendue. Mais le pays semble encore loin d'une généralisation à grande échelle.

Au Royaume-Uni peut-être plus qu'ailleurs, la pinte de bière fait partie des fondements culturels. Imaginez maintenant qu'elle puisse être amputée de quelques millilitres. C'est en tout cas ce que préconise une étude menée par l'unité de recherche sur le comportement et la santé de l’université de Cambridge, publiée dans Plos Medecine  et relayée par The Guardians . Les scientifiques sont arrivés à la conclusion que réduire une pinte à seulement deux tiers de pinte améliorerait grandement la santé globale du pays.

D'autant que, comme le rappelle le quotidien britannique, la pinte de bière outre-Manche fait partie des plus généreuses au monde avec 568ml, contre 500 en France. L'expérience a prouvé qu'une diminution de la taille maximale de bière pression entraînerait une baisse de près de 10% de la quantité de bière vendue. Selon les chercheurs, "les gens pensent souvent davantage en termes de nombre de portions en choisissant une bière, une tasse de thé , un morceau de gâteau, plutôt qu'un nombre précis de millilitres ou de grammes". Ce qui supposerait qu'en cas de réduction de la taille des bières, les clients des bars n'iraient pas nécessairement commander une nouvelle bière pour combler la quantité manquante. 

"La pinte britannique est tout simplement trop grande pour être appréciée confortablement"

Néanmoins, une telle mesure ne risque-t-elle pas de déplacer le problème vers d'autres alcools ? Selon l'étude, transformer une pinte en deux tiers de pinte augmenterait la consommation de vin, mais baisserait la consommation d'alcool, dans son ensemble, de 5%. 

Le pays semble encore loin d'une généralisation de l'expérience. Sur les 1.700 bars et pubs invités à y participer, seuls 13 ont répondu favorablement, malgré un système de compensation pour les recettes perdues. Il n'empêche que l'étude fait réfléchir outre-Manche. La journaliste Elle Hunt confie même, toujours dans The Guardians , avoir l'impression que "la pinte britannique est tout simplement trop grande pour être appréciée confortablement". L'étude rappelle également que l'alcool favorise l'apparition de plus de 60 maladies, dont la cirrhose et même le cancer.