Un mal qui peut toucher les sportifs de tous les niveaux, peu importe la discipline. L’ancien rugbyman néo-zélandais Carl Hayman a révélé mercredi qu’il souffrait, à 42 ans, de démence précoce. Cet ex-pilier des All Blacks, qui a joué à Toulon et entrainé Pau, attaque avec plus de 150 autres joueurs les instances mondiales du rugby pour négligence dans la prise en charge des commotions cérébrales subies par les joueurs. Pour le neurologue Jean-Claude Chermann, la prise de conscience du danger des chocs à la tête, entamée il y a 15 ans dans le rugby professionnel, doit s'élargir à tous les sports de contact et au niveau amateur.
"On ne néglige pas une commotion"
"Le maître mot c'est : 'on ne néglige pas une commotion'", martèle-t-il au micro d'Europe 1. En cas de choc entrainant une commotion, "on sort tout de suite du terrain et on ne reprend pas si on n'a pas récupéré totalement, c'est fondamental !" Car pour le spécialiste, c'est justement quand les sportifs repartent de plus belle avec des symptômes (maux de tête, perte de conscience, confusion, amnésie, étourdissements…) que le bât blesse. "C'est une catastrophe", assure-t-il.
Un risque de "maladie neurodégénérative à long terme" ?
"Il y a beaucoup de sportifs qui continuent sans rien dire à personne alors qu'ils ont mal la tête, qu'ils sont fatigués, etc. Leurs cerveaux souffrent, mais ils n'en parlent pas parce que pour eux, c'est un peu tabou. Mais au bout d'un moment ils réalisent qu'ils ne peuvent plus continuer et qu'il y a un vrai problème." Et Jean-Claude Chermann le rappelle : "Si on continue à jouer avec une commotion, c'est là qu'on risque d'avoir des lésions cérébrales qui vont persister, et pourquoi pas provoquer une maladie neurodégénérative à long terme."