Au moins 40 millions de dossiers médicaux partagés (DMP) ouverts d'ici 5 ans : c'est l'objectif que se sont fixé l'Union nationale des professionnels de santé (UNPS), qui regroupe une vingtaine de syndicats, et l'Assurance maladie, a annoncé cette dernière jeudi.
"Favoriser la coopération" entre les professionnels de santé. Le "recours large" au dossier médical partagé, sorte de carnet de santé numérique attendu depuis une dizaine d'années, figure parmi les objectifs du nouvel accord cadre interprofessionnel (Acip) signé mercredi par la Caisse nationale d'Assurance maladie (Cnam) et l'UNPS. Le texte, destiné à favoriser la coopération entre les médecins, pharmaciens, infirmiers ou encore kinésithérapeutes libéraux, détermine pour cinq ans "les lignes directrices des prochains accords conventionnels (entre la Sécu et les libéraux, ndlr), qu'ils s'appliquent à une ou plusieurs professions", précise la Cnam dans un communiqué.
"Trois axes-clés". Cet accord repose sur "trois axes-clés" : "la généralisation de la prise en charge coordonnée des patients, le déploiement d'outils favorisant l'exercice coordonné et la simplification des conditions d'exercice des professionnels de santé". Pour y parvenir, "un objectif de 40 millions de DMP ouverts d'ici à 5 ans a été fixé" afin de "favoriser son usage auprès des patients, des professionnels de santé libéraux et des établissements de santé", précise le communiqué.
Pour les bilans médicaux et les vaccinations. Ces DMP devront être "alimentés" par les praticiens avec "a minima le volet de synthèse médicale, les fiches de synthèses issues des bilans" médicaux, ainsi que "les résultats d'examen (biologie, radiographie...) et les vaccinations". Pour faciliter leur tâche, les signataires du texte souhaitent que "des travaux soient menés, en lien avec les éditeurs de logiciels", selon le texte de l'accord. "Des mécanismes d'incitation à l'ouverture, à l'alimentation et à l'usage du DMP" pourront en outre "être mis en place dans les accords" passés avec chaque profession.
Testé dans dix départements. Serpent de mer des politiques de santé depuis une quinzaine d'années, le DMP avait été relancé en 2016 par la loi Touraine, qui avait confié sa gestion à l'Assurance maladie, après une succession d'échecs coûteux. Son déploiement sur tout le territoire doit être annoncé début novembre, après une phase de tests dans une dizaine de départements.