Le nutriscore n'est pas encore obligatoire et est affiché sur seulement environ 15 à 20% des produits. (illustration) 1:15
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Anne Le Gall, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Attention aux aliments classés "rouge" : la  consommation d'aliments mal notés au nutri-score augmente la mortalité. C'est le résultat d'une grande étude, parue jeudi dans le British medical journal et menée par des chercheurs français de l'INSERM, de l'INRAE, du CNAM et de la Sorbonne Paris Nord.
DÉCRYPTAGE

Un petit logo accompagné d'une lettre A, B, C, D ou avec un dégradé de couleur, du vert au rouge. Le nutri-score mis en place il y a trois ans fait désormais référence, même si son affichage sur les produits alimentaires n'est pas obligatoire. Jeudi, une étude française de l'Inserm, de l'Inra et du CNAM et de la Sorbonne Paris-Nord met en évidence une augmentation de la mortalité quand on consomme des produits classés rouge.

Étude sur un demi-million d'européens

Grace à des questionnaires détaillés, ces chercheurs ont étudié les menus de 500.000 européens, dans 10 pays, sur 17 ans. Ils les ont passé au crible de la classification nutri-score, donc de vert à rouge. Ils les ont ensuite comparé à l’état de santé des consommateurs. Résultat : les chiffres sont formels. Les amateurs d'aliments classés rouge ou orange ont plus de maladies chroniques ou de cancers, et vivent moins longtemps que les autres.

Mortalité en hausse de 7%

"Les personnes qui consomment des aliments de moins bonne qualité nutritionnelle vont avoir une mortalité augmentée d'environ 7%", raconte ainsi au micro d'Europe 1 Mélanie Deschazaux, chercheuse a l’INSERM. "Et ce que l'on entend par peur des aliments moins bien notés, cela va être des aliments qui vont être riches en énergie, riches en sel, riches en sucre, en acides gras saturés et plutôt pauvres en fibres, fruits et légumes ou en protéines."

L’étude confirme donc scientifiquement l'efficacité du nutri-score, logo en couleur qui n'est pourtant présent aujourd'hui que sur 15 % à 20 % des produits alimentaire, car il est facultatif. Cette étude pourrait peut-être changer la donne, et contribuer a le rendre obligatoire au moment de l'harmonisation européenne en 2022.