La "grande conférence" sur la santé promise par le président réélu Emmanuel Macron ne convainc pas le principal syndicat de médecins généralistes, qui ne veut "pas d'une nouvelle grand messe" et redoute notamment le retour des gardes obligatoires. Sauter le diagnostic, passer directement au traitement. "On n'a pas besoin d'une nouvelle grand messe (ni) d'une grande loi de santé", a déclaré jeudi Jacques Battistoni, président de MG France, lors d'une conférence de presse.
"Par pitié, ne reprenons pas tout une nouvelle fois"
Une réaction peu enthousiaste à la large "conférence des parties prenantes" inscrite au programme du chef de l'Etat, qui entend associer soignants, mais aussi usagers et élus locaux aux décisions sur "l'accès aux soins". Pas question de "refaire des états généraux de la santé et passer des mois à interroger les uns et les autres", a prévenu M. Battistoni, car "on l'a déjà fait de nombreuses fois, on sait grosso modo ce qu'il faut faire".
Assistants médicaux, infirmiers en pratique avancée, aides financières... "OK s'il s'agit d'affiner la boîte à outils, mais par pitié ne reprenons pas tout une nouvelle fois", a-t-il insisté. Le chef de file des généralistes entend ainsi éviter des sujets conflictuels évoqués dans le programme présidentiel, comme la "participation plus large aux gardes" le soir et le weekend, qui laisse présager un retour de l'obligation supprimée il y a vingt ans.
Aboutir à un projet de service d'accès aux soins
"Le vrai problème n'est pas de trouver un médecin de garde, mais de trouver un médecin dans la journée", a-t-il rétorqué, souhaitant plutôt voir aboutir le projet de service d'accès aux soins (SAS) lancé sous le précédent quinquennat.