Serge Hefez 3:04
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À l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, le psychiatre Serge Hefez dresse sur Europe 1 un état des lieux de la situation française aujourd'hui, un an et demi après le début de la crise du Covid-19. Pour le spécialiste, les mesures annoncées par Emmanuel Macron fin septembre vont se révéler insuffisantes face à l'ampleur des défis.
INTERVIEW

Éreintés par d'interminables mois de confinement et de couvre-feu liés au Covid-19, les Français vont-ils "mieux" en ce début d'automne 2021, a priori moins difficile en termes de privations de libertés que le précédent ? C'est toute la question qui agite en ce moment les spécialistes de la santé mentale, dont c'est la journée mondiale, dimanche. À cette occasion, le psychiatre Serge Hefez livre auprès d'Europe 1 son regard sur la situation et les outils pour réparer les fragilités psychologiques de la population.

"Penser à la formation des psychologues"

Emmanuel Macron a eu beau annoncer un grand plan pour la santé mentale, fin septembre, cela ne suffira pas, met en garde le spécialiste. "Il y a 1000 postes de psychologues qui vont être créés, mais il en faudrait 10 000 à l'heure actuelle", mesure-t-il. De la même manière, selon lui, le remboursement des psychologues promis par le chef de l'État ne va pas assez loin. "Rembourser les psychologues, c'est très bien, mais sur dix séances, ça n'a pas beaucoup de sens. Ce sont des prises en charge longues dont il s'agit. Il faut aussi penser à la formation des psychologues, qui n'est pas suffisamment étoffée pour permettre de prendre en charge cette santé mentale."

Et Serge Hefez de réclamer sur Europe 1 "une loi vraiment globale de la santé mentale qui ne s'appuie pas seulement sur le ministère de la Santé, mais qui soit de l'inter-ministériel, c'est-à-dire une véritable concertation à haut niveau" capable de répondre aux besoins mesurés par les spécialistes.