La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé lundi un plan d'investissement de 75 millions d'euros sur trois ans pour renforcer la sécurité des établissements de santé, confrontés à la fois au risque terroriste et aux agressions plus courantes parfois subies par leurs personnels. "Le contexte de menace terroriste s'inscrit dans la durée", a rappelé la ministre aux représentants des établissements de soins publics comme privés lors d'une réunion au ministère sur la sécurisation des sites hospitaliers. "Cette situation (...) nécessite de renforcer la sécurité des opérateurs de santé", a-t-elle estimé, les établissements sanitaire constituant "une cible potentielle", du fait "de leur tradition d'accueil et d'ouverture".
Vidéo-surveillance et patrouilles mobiles. L'hôpital est en outre "particulièrement exposé à des situations de violence", a souligné Marisol Touraine, citant le cas d'un médecin "violemment agressé aux urgences du centre hospitalier de Saint-Denis" mi-septembre. "Ce n'est pas un sujet nouveau mais (...) il nous faut amplifier nos actions", a-t-elle fait valoir. Quelque 75 millions d'euros seront ainsi "investis sur les trois prochaines années, soit 25 millions d'euros par an, en particulier pour équiper les établissements" publics et privés "en matériel de vidéo-surveillance ou pour sécuriser les accès", a annoncé le ministère dans un communiqué. "Des patrouilles mobiles 'Vigipirate, Sentinelle' seront déployées sur les sites les plus sensibles" et la sécurité des établissements accueillant des victimes après un attentat sera "renforcée afin de prévenir le risque de sur-attentat". Celle des "systèmes d'information des établissements sera également renforcée" selon un plan spécifique qui sera "dévoilé très prochainement".
18.000 victimes en 2014. Autre mesure, "des formations seront proposées aux professionnels et aux usagers (...) en matière de vigilance, de prévention et de réaction face à une menace d'attentat" et aux violences. De quoi compléter les actions déjà mises en oeuvre face au risque de violences, comme les 530 conventions "santé-police-justice" signées pour améliorer les relations entre les établissements, les forces de sécurité et les procureurs, souligne le ministère. Dans son rapport annuel publié en août, l'Observatoire national des violences en milieu de santé a recensé quelque 14.500 signalements d'atteintes aux personnes et aux biens en 2014, les trois quarts concernant des atteintes aux personnes. Plus de 18.000 victimes ont été déclarées en 2014, soit "un hospitalier victime toutes les 30 minutes", selon l'ONVS.