Le gouvernement souhaite supprimer le régime de sécurité sociale des étudiants en l'intégrant au régime général, se sont alarmées mercredi les mutuelles étudiantes visées par la réforme. La sécu des étudiants (leur assurance maladie de base) a été déléguée en 1948 à la Mnef, devenue la LMDE, puis, à partir de 1972, à une dizaines de mutuelles régionales, qui proposent par ailleurs des offres de complémentaires santé.
Abolir ce régime spécifique. Les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur ont annoncé mardi vouloir abolir ce régime spécifique, a expliqué le président du groupe de mutuelles étudiantes régionales EmeVia, Ahmed Hegazy, au lendemain d'une réunion de représentants des ministères et des mutuelles. "On nous a expliqué que les étudiants relevaient du droit commun et que les acteurs existants pouvaient continuer à intervenir sur des missions de prévention et de promotion de l'accès aux soins, sans que ce soit très clair", a-t-il rapporté. Le gouvernement "souhaite mettre fin à la délégation de gestion du régime étudiant", a confirmé Romain Boix, son homologue de la LMDE.
Pour septembre 2018 ? Selon Ahmed Hegazy, qui prédit un "accident industriel", "la bascule" vers le régime général est voulue pour "septembre 2018", un calendrier non confirmé par Romain Boix, qui précise toutefois que le gouvernement "souhaite aller vite". Ainsi, un "amendement" au projet de budget de la sécu (PLFSS) pour 2018 a été évoqué, selon Ahmed Hegazy. "On nous a dit que le PLFSS 2018 était un cadre adapté pour fixer ces objectifs", a expliqué Romain Boix.
Handicapée par une dette colossale et de nombreuses défaillances, la LMDE a été adossée en octobre 2015 à l'Assurance maladie pour la couverture de base de ses affiliés. Il s'agirait cette fois d'aller plus loin que l'adossement, les mutuelles n'intervenant plus dans l'affiliation des étudiants, selon Ahmed Hegazy.