La situation extrêmement difficile dans laquelle est plongée l'hôpital va-t-elle s'arranger avec le Ségur de la santé, organisé lundi après-midi ? Selon l'ancien ministre de la Santé Claude Évin, invité d'Europe 1 lundi midi, ce rendez-vous pourrait permettre d'améliorer les choses pour les soignants, mais pas tout de suite : "Il faut éviter de penser qu'on va avoir la réponse immédiatement dans les deux mois qui viennent, puisque c'est l'échéance fixée", estime-t-il, alors que la crise du coronavirus fait toujours rage.
"Ça va être long parce que notre système a énormément de potentialités, mais pour le faire bouger, cela nécessite un certain temps et une volonté politique", souligne l'ancien ministre de 1988 à 1991. "Cette volonté politique existe, encore faut-il que l'ensemble des acteurs adhèrent à cette volonté."
Des coopérations public-privé "à renforcer"
La "volonté politique" affichée par le ministre actuel, Olivier Véran, pourra-t-elle convaincre des personnels soignants, qui ont de nombreuses fois manifesté leur opposition aux mesures prônées par l'exécutif pour les récompenser de leur engagement pendant la crise du coronavirus ? C'est encore trop tôt pour le dire, selon Claude Évin, qui pointe "des corporatismes, des rigidités et des cloisonnements, qu'il faut faire bouger au niveau des territoires".
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Du côté des points positifs, une partie de ces "corporatismes" se sont craquelés pendant la crise, affirme le père de la loi encadrant la publicité pour l'alcool et le tabac : "Face à l'urgence, il y a eu des coopérations entre public et privé, difficiles à envisager auparavant. Il faut les maintenir et les renforcer", encourage-t-il. "On sait très bien qu'il est nécessaire de mutualiser un certain nombre de moyens, et d'établir davantage de coopérations. Il y a beaucoup d'outils qui existent, il faut les faire vivre."