La ministre de la Santé, Marisol Touraine a présenté lundi le premier autotest de dépistage du sida. Depuis mardi matin, ce kit permettant de détecter dans le sang les anticorps produits après une infection par VIH, est en vente libre dans toutes les pharmacies, sans ordonnance. Comme un test de grossesse, il peut-être effectué chez soi. Ce test peut être réalisé par tout individu, y compris mineur, à partir d'une goutte de sang. Il fournit une réponse en 15 à 30 minutes. Mais si le test s'adresse aux particuliers, les associations comptent également y avoir recours.
"Un prix assez élevé". Stéphane Calmon, vice-président de l'association AIDES, espère en effet que ces kits de dépistage seront offerts aux associations. Selon Stéphane Calmon, en raison du prix élevé de l'autotest, une partie de la population ne pourra pas se le payer. Il est donc impératif que les associations puissent en avoir également à disposition. "Le prix est un souci, aujourd'hui, entre 20 et 30 euros, c'est assez élevé. Si des autotests sont mis à disposition, j'espère qu'ils seront offerts aux associations. C'est vraiment un outil supplémentaire, complémentaire, dans la palette des outils de prévention.
"Les personnes viennent se faire dépister à AIDES". Le vice-président de AIDES précise alors sa pensée : de nombreuses personnes n'osent pas se rendre dans des lieux publics pour demander à se faire dépister. Beaucoup choisissent les associations comme AIDES. "Ce test peut aussi correspondre aux personnes qui n'osent pas aller voir leur médecin ou qui n'osent pas solliciter des associations. Donc des personnes qui vont faire le test seule. Mais on rencontre aussi des personnes qui viennent régulièrement se faire dépister à AIDES", informe-t-il.
Dépisté tôt, donc mieux soigné. Le fait de réaliser ce test auprès d'une association, plutôt que seul chez soi, présente quelques intérêts. Si la personne apprend qu'elle est séropositive elle sera en effet accompagnée dans les démarches à suivre pour amorcer son traitement. La personne séropositive ne pourra donc pas rester dans une forme de déni qui l'inciterait à ne pas contacter des professionnels pour se faire soigner. Et Stéphane Calmon de préciser : "aujourd'hui, si la personne est dépistée suffisamment tôt et qu'elle est mise sous traitement, son espérance de vie est identique à celle d'une personne séronégative."