Selon Santé publique France, 5.000 personnes ont découvert leur séropositivité en 2021. Un chiffre inférieur aux années précédentes, mais en trompe l'œil estime le professeur Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Tenon à Paris, en raison de la baisse du nombre de dépistages en France, notamment à cause de la crise sanitaire. Dans l'émission Bienfait pour vous, il aborde les meilleures façons de se protéger contre une infection au VIH, qui peut concerner toutes catégories d'âge confondues.
Le préservatif, la pierre angulaire
Avant tout, le premier moyen de se prémunir du virus du Sida est d'utiliser des préservatifs, explique Gilles Pialoux, qui regrette que seulement 34% des jeunes "l'utilisent lors des premiers rapports sexuels". "On a ringardisé cet outil qu'est le préservatif et qui est pourtant efficace. Il protège contre d'autres infections sexuellement transmissibles, et ce n'est pas un outil de vieux", ajoute-t-il au micro de Julia Vignali et Mélanie Gomez.
Pour lui, cet outil "efficace" reste la pierre angulaire dans la lutte contre le VIH.
Un traitement préventif accessible
Le professeur Gilles Pialoux met également en avant un traitement préventif, la PrEP, pour "prophylaxie préexposition". "Cela s'adresse aux gens qui ne sont pas contaminés et qui prennent un ensemble de produits actifs génériques dans un seul comprimé. Et toute personne qui s'estime à risque peut accéder à la PrEP", détaille le chef de service à l'hôpital Tenon, ajoutant que "depuis un peu plus d'un an, (ce traitement) peut être prescrit en ville par un médecin généraliste".
Gilles Pialoux affirme qu'il existe deux schémas de traitement : "Il y a ceux qui prennent tous les jours un comprimé, et ceux qui le prennent à la demande". Et d'ajouter que la PrEP "sauve des vies parce que cela empêche la contamination du VIH à un taux de plus de 96% d'efficacité".
Pourquoi il faut se faire dépister
Enfin, dans l'émission Bienfait pour vous, le professeur également membre de la Société française de lutte contre le Sida, prône le dépistage, en déclin en grande partie à cause du Covid-19. "Si vous êtes dépisté (positif), vous êtes traité. Et si vous êtes traité, vous n'êtes plus contaminants, donc vous cassez la chaîne de contamination", expose le professeur sur Europe 1.
"Le dépistage est un outil de prévention puisqu'il va permettre à la personne d'adapter son comportement et surtout d'être traitée", continue Gilles Pialoux, "et là, on est dans une efficacité quasiment de 100%", appuie-t-il. "On a des outils, mais ils ne vont pas suffisamment vers la cible", regrette-t-il néanmoins, alors que ce jeudi était marqué par la journée mondiale de lutte contre le Sida.