"Il ne faut pas l'oublier". C’est le premier jour de la 22ème édition de Sidaction vendredi. Les opérations vont durer tout le week-end : trois jours pour collecter des dons pour aider la lutte contre le Sida. Mais justement, où en est la recherche ? Gilles Pialoux, le chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Tenon à Paris, a rappelé dans Europe Midi, l'objectif premier du Sidaction qui est, "de donner une meilleure définition de l’image du Sida et de le remettre dans la réalité". "J’ai fait ce matin la visite d’un service à Paris. On a 28 lits et on suit 3.000 patients porteurs du VIH et sur les 28 lits, 8 accueillent actuellement des personnes qui ont le Sida. Cette réalité-là, il ne faut pas l’oublier", a-t-il, rappelé.
La possibilité d'un vaccin ? Depuis longtemps les chercheurs se succèdent et évoquent la possibilité d’un vaccin contre le sida. Gilles Pialoux, lui, se veut plus réaliste. "On parle souvent du vaccin mais on en parle très mal. Dans le mot vaccin, il y a deux aspects très différents. Le vaccin thérapeutique, celui qui consiste à faire des injections avec un produit qui reproduit des fragments du virus chez des malades. Et puis il y a le vaccin que tout le monde attend, en tout cas depuis le premier Sidaction, c’est celui qui est préventif. Et pour ce dernier, nous sommes très très loin de l’obtenir puisqu’il y a un seul essai dans le monde qui a montré une efficacité très modeste de l’ordre d’une diminution de 30% du risque d’infection, ce qui est tout à fait insuffisant", a-t-il ainsi souhaité rappeler.
La recherche est prometteuse. C'est donc justement parce qu'il n’y a pas de vaccin thérapeutique, ni de vaccin préventif que la recherche se poursuit et qu’il est nécessaire de développer de nouveaux outils de prévention. D'autant que la recherche est prometteuse. "On a eu une conférence américaine en février et nous avons pu voir qu’il y a des nouveaux traitements qui sont très intéressant. Nous sommes sur des formes injectables dans le cadre d’essais internationaux. On est là avec un traitement qui propose une piqûre par mois ou tous les deux mois, ce qui est tout à fait nouveau quand on sait qu’avant on prenait 10 à 12 comprimés. On parle également d’implant sous-cutané", a expliqué le docteur Pialoux. De quoi donner de l'espoir à tous les séropositifs donc.