Une horreur pour certains, une normalité pour d'autres... Notre pilosité se retrouve parfois au cœur de nos préoccupations. À quoi servent-ils, quelles sont leur signification dans le milieu artistique ? L'émission "Bienfait pour vous" a posé la question à deux spécialistes du sujet.
Dans l'Égypte antique, on se rasait intégralement
Des textes démontrent que certaines sociétés antiques avaient ouvertement déclaré la guerre au poil. En Égypte notamment, les hommes, les femmes et les pharaons se rasaient intégralement, y compris le cuir chevelu. L'objectif était d'éviter "les poux et les différentes petites bestioles qui viennent se loger dans la tête", explique Virginie Girod, docteure en histoire et autrice des Ambitieuses. "Ils préféraient porter des perruques, c'était plus hygiénique", ajoute-t-elle.
Le rasage existe depuis la préhistoire
Même aux prémices de l'apparition du genre humain, les poils commençaient déjà à faire irruption dans la vie quotidienne. "On trouve de très beaux rasoirs sur les sites archéologiques", rappelle Virginie Girod. Un peu plus tard, du temps de l'Empire romain, les femmes ont même commencé à élaborer des stratagèmes pour éliminer durablement la pilosité.
Des techniques difficilement enviables aujourd'hui. "Elles faisaient brûler des coquilles de noix, chauffées à blanc pour se brûler les poils", développe l'historienne.
Les poils peuvent révéler des choses sur nos habitudes... alimentaires
En effet, les poils peuvent stocker une partie des aliments ou des boissons que l'on consomme. Virginie Girod s'appuie sur l'exemple de Napoléon dont les penchants pour l'alcool ont été, en partie, révélés grâce à sa chevelure. "En faisant des tests sur des mèches de cheveux de Napoléon, on a trouvé des traces d'Arsenic. Certains se sont dits que Napoléon avait été intoxiqué à l'arsenic. Mais des historiens très sérieux nous ont dit qu'il consommait de temps en temps un alcool qui contenait de l'arsenic et qui était un remontant que l'on donnait aux soldats au début du XIXe siècle et qui a fait une petite intoxication sur le long terme", expose-t-elle.
Dans l'art, les poils renvoyaient une image érotique
Dans l'art classique, enlever les poils permettait de "désérotiser" le corps, explique Virginie Girod. "Cette censure-là s'est perpétrée sur la photographie, mais également au cinéma. Les actrices de cinéma s'épilaient, c'étaient les seules au début du XXe siècle." L'historienne explique ainsi que les corps sans poils se sont démocratisés sur le grand écran, d'où leur présence très relative dans le 7e art.
Dans la vie de tous les jours, les poils ne servent pas à grand-chose
Fut une époque où les poils servaient tout simplement à se protéger du froid. Mais entre-temps, l'homme a développé moult techniques pour faire face à la baisse significative du mercure. "Cela nous permet de nous protéger des rayons UV, des bactéries, un petit comme les cils qui sont protecteurs. Mais c'est infime", tempère la dermatologue Laurence Netter.