Les députés ont majoritairement adopté vendredi un amendement appelant à doubler chaque année les efforts budgétaires supplémentaires de la France d'ici 2034 pour les soins palliatifs, lors de l'examen du projet de loi fin de vie. La question des soins palliatifs est l'autre grand sujet du projet de loi de l'exécutif, au côté de l'ouverture pour certains patients de l'accès à une aide à mourir sous conditions.
2,7 milliards d'euros consacrés tous les ans à ces soins palliatifs
Le sujet est sensible, car l'offre de soins palliatifs est insuffisante sur le territoire. Dans un rapport publié en juillet, la Cour des comptes avait souligné qu'elle avait augmenté à l'hôpital mais que la moitié des malades concernés n'y avaient toujours pas accès. Le gouvernement s'est engagé dans sa stratégie décennale à fournir un effort financier supplémentaire de 1,1 milliard d'euros sur dix ans, pour arriver à 2,7 milliards d'euros consacrés tous les ans à ces soins. Un engagement que le député Renaissance Gilles Le Gendre a fait inscrire dans un article du projet de loi sur la fin de vie, à l'occasion de son passage en commission.
Le gouvernement et une partie de la majorité y sont opposés, notamment parce que les fonds promis devront encore être votés chaque année lors de la traditionnelle séquence budgétaire de l'automne au Parlement. Dans l'hémicycle, les députés ont adopté contre l'avis du gouvernement un amendement communiste qui prévoit de doubler encore l'effort prévu chaque année, le député Pierre Dharréville invoquant notamment le "vieillissement de la population" et "l'augmentation des maladies chroniques".
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Plusieurs députés de droite ont aussi insisté pour savoir si une partie des crédits prévus devaient aller vers des procédures d'aide à mourir. Les ministres Catherine Vautrin et Frédéric Valletoux (Santé) répondant qu'ils seraient strictement fléchés vers "les soins palliatifs". La stratégie décennale "porte sur les soins d'accompagnement et pas l'aide à mourir qui n'est pas un soin", a ajouté le rapporteur Didier Martin (Renaissance).
Les députés ont également adopté un article prévoyant que les études de médecine "comprennent une formation à l'accompagnement de la fin de vie et à l'approche palliative". Ils ont en revanche écarté la création d'un nouveau diplôme d'études spécialisées en médecine palliative, Cécile Rilhac (apparentée Renaissance), s'inquiétant qu'il devienne obligatoire pour créer des unités de soins palliatifs alors que la France en manque déjà.