Une tradition vieille de près de cinquante ans en sursis ? Lors de la présentation du très attendu "plan hôpital", le 18 septembre, Emmanuel Macron pourrait annoncer la suppression du numerus clausus, instauré en 1972. Médecin et député LREM de l'Isère, Olivier Véran a confirmé mercredi que l'abandon de ce concours, sésame indispensable pour accéder en deuxième année de médecine, figurait parmi les pistes de la réforme des études de médecine, un des volets du plan hôpital.
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Une première année "pas très équilibrante" aujourd'hui. L'objectif est d'en finir avec ce concours-couperet devenu un véritable carnage : 60.000 candidats se disputent aujourd'hui seulement 8.205 places, soit 6 étudiants sur 7 en situation d'échec à l'issue d'une année voire deux années très stressantes. "Actuellement, cette première année commune aux études de santé est une année de sélection, où les étudiants passent leur année à beaucoup travailler, en oubliant leur vie personnelle, ce qui n'est pas très équilibrant pour eux", déplore Jean-Marc Garcier, vice-doyen de l’UFR de Médecine à l’Université Clermont-Auvergne (en charge de la formation PACES, la première année de médecine). "Si les étudiants sont plus détendus, on va pouvoir faire de l'enseignement plus efficace, plus pertinent, dans des conditions qui seront certainement meilleures."
Le gouvernement pourrait donc proposer de remplacer ce concours par des partiels classiques comme en histoire-géographie ou en philosophie. L'élève serait jugé à la fin de sa première année sur ses connaissances et ses compétences, et non plus sur la base d'un simple QCM.
Pour l'heure, il reste plusieurs options sur la table : le gouvernement laisserait chaque université libre de former le nombre de médecins qu'elle souhaite, tandis qu'il pourrait instaurer un numerus clausus capable de varier en fonction des régions ou des spécialités. Un seuil minimal d'étudiants au niveau national serait aussi envisagé. Mais le concours pourrait aussi être déplacé en fin de troisième année. En cas d’échec, les passerelles vers d’autres études du secteur médical seraient renforcées.
La voie possible du paramédical. "L'idée est de ne pas laisser les étudiants sur le carreau et de voir comment leur formation peut s'articuler avec un cursus dans le paramédical, sachant que ce secteur n'est pas le 'déchet' de la médecine", défend le président de l'intersyndicale nationale des internes, Jean-Baptiste Bonnet, "dans l'attente" de moyens pour former davantage de médecins. "Progressivement, on pourrait choisir ceux qui peuvent devenir médecins, et ainsi réformer le type de médecins que l'on veut sélectionner. Peut-être pas uniquement faire des médecins scientifiques, mais aussi s'intéresser aux sciences humaines et relationnelles, parce que c'est un élément qui n'arrivait pas à être sélectionné en première année de médecine."