Covid : "Tant que ça ne les touche pas, les gens ne comprennent pas", déplore une infirmière

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Maximilien Carlier, édité par Margaux Lannuzel , modifié à

Au micro d'Europe 1, Marie, infirmière de 40 ans en première ligne face au Covid-19, dit son sentiment d'être "privilégiée" car elle a pu être vaccinée… Elle dit aussi sa colère face aux attitudes de ceux qui refusent la vaccination ou ne respectent pas les recommandations sanitaires. 

Elle fait partie des premiers vaccinés contre le Covid-19, au compte-goutte, grâce aux doses AstraZeneca administrées depuis samedi au personnel soignant en France. Marie, une infirmière de 40 ans qui a reçu sa première dose à Lille, se sent "privilégiée" et "soulagée de pouvoir protéger les [siens]". Au micro d'Europe 1, elle lance aussi un appel à la solidarité et à la mobilisation collective. 

"Ils n'ont pas été touchés pour être aussi bêtes"

"J'ai sauté sur l'occasion, parce que si personne ne le fait, on ne sera jamais débarrassé de foutu virus", témoigne la quadragénaire, en première ligne depuis près d'un an face à l'épidémie. "Ça va être la troisième fois que je suis déployée face au Covid, j'ai vu des choses qui ne sont pas très jolies, j'ai vu des gens dans la tristesse, dans la peine." Or, selon la soignante, "tant que ça ne nous touche pas, les gens ne comprennent pas."

Face à certaines attitudes de scepticisme vis-à-vis du vaccin ou de relâchement des gestes barrières, "les soignants en ont marre", s'emporte-t-elle. "Les soignants sont fatigués psychologiquement, les soignants sont épuisés émotionnellement. Surtout quand on voit des gens qui n'en ont rien à faire, on se dit : 'Mais ce n'est pas possible, ils n'ont pas été touchés pour être aussi bêtes'."

"Ce serait bien que les choses bougent et que les gens prennent conscience que c'est un virus qui tue", conclut l'infirmière. "Si on veut se sortir de la merde dans laquelle on est aujourd'hui, je pense qu'il faut."