Transferts de patients d’Ile-de-France : la mise en garde de l'hôpital bordelais

Des patients souffrant de formes graves du Covid vont être transférés d'Ile-de-France vers d'autres régions (Photo d'illustration). © ETAT-MAJOR DES ARMEES / AFP
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Stéphane Place, édité par

Plusieurs dizaines de patients souffrant du coronavirus vont être transférés des services de réanimation d'Ile-de-France vers la Nouvelle-Aquitaine. Mais les hôpitaux de la région n’ont qu’une capacité "limitée" pour soulager les établissements franciliens, prévient le CHU de Bordeaux.

Le gouvernement compte sur les transferts de malades pour soulager les hôpitaux d'Ile-de-France, saturés par le Covid-19. Les premiers transferts de patients de réanimation ont eu lieu lundi matin, un peu moins d'une dizaine, avant une centaine au total dans les prochains jours. La Nouvelle-Aquitaine se prépare ainsi à accueillir 24 à 48 malades dans ses services de réanimation d’ici à la fin de la semaine. Mais les hôpitaux de la région n’ont qu’une capacité restreinte, met en garde sur Europe 1 un responsable du CHU de Bordeaux. 

"Certains patients ne pourront pas se faire opérer de grosses chirurgies"

"Les capacités du CHU de Bordeaux en termes de réanimation sont quand même relativement limitées, puisque 90% des places sont occupées", prévient le docteur Laurent Petit, qui dirige l'unité de réanimation chirurgicale du CHU de Bordeaux.

"En réanimation chirurgicale on va commencer à déprogrammer les interventions lourdes. Il va y avoir une pénalisation pour certains patients qui ne pourront pas se faire opérer de grosses chirurgies. Pour le moment, c'est quelque chose qui va être étudié et discuté en conseil de crise. On s'adaptera à ce qui sera décidé", assure-t-il. 

Les patients seront répartis dans toute la région

La répartition de ces patients franciliens se fera sur l'ensemble de la région. "S'il n'y a plus de place ou si le CHU de Bordeaux est en saturation potentielle, avant d'aller vers la programmation on demandera aux opérateurs privés et aux établissements de santé de périphérie d'accueillir des patients. Cela permettra à chaque établissement de santé de faire son travail dans de bonnes conditions", insiste Olivier Serre, de la direction de l’ARS Nouvelle-Aquitaine.

Les prochains transferts sanitaires en Nouvelle-Aquitaine se feront en train, avec des TGV médicalisés. L'opération doit permettre d'atténuer la charge que subissent les soignants des hôpitaux franciliens, où le total des capacités initiales a été atteint avec plus de 1.100 malades du Covid-19 en réa dimanche.