Un carré de chocolat, puis deux, puis trois… Du petit plaisir à la fringale, il n'y a parfois qu'un pas. Au cours des cinquante dernières années, notre alimentation est devenue bien plus sucrée. Les biscuits, bonbons et autres friandises n'ont pas le monopole du sucre, loin de là. Pain, sauces, pâtes... le sucre est omniprésent au cours de nos repas, et ce pour notre plus grand plaisir. "En tant qu’humain, on est programmé pour aimer les aliments sucrés", affirme le docteur Denys Coester, invité vendredi de "Sans rendez-vous" sur Europe 1. Le médecin réanimateur propose quelques solutions pour réduire progressivement notre consommation.
Changer ses mauvaises habitudes
Pour s'y retrouver, Denys Coester propose de classer les aliments en fonction de leur indice glycémique. Celui-ci correspond à la vitesse d'apparition de l'insuline dans notre sang. "Plus l'indice glycémique est élevé, plus le pic d'insuline est élevé. Et plus rapide est le retour vers l'hypoglycémie", précise Denys Coester. Les plats - mêmes "salés" - proposés par les fastfood ont par exemple un indice très élevé : on ingurgite beaucoup de calories d'un coup mais l'on a à nouveau faim quelques heures plus tard.
Pour manger moins sucré, il suffit parfois de changer de menues habitudes. Le pain blanc par exemple, à cause de sa farine très raffinée, a un indice glycémique bien plus élevé que le pain complet. L'indice glycémique peut aussi varier selon le mode de cuisson : celui des pâtes "al dente" est ainsi plus bas que celui des pâtes trop cuites.
Prendre conscience de ce que l'on mange
"Quand on mange, il ne faut faire que ça", recommande Denys Coester. La limite entre plaisir et dégoût est fine, pointe-il, en particulier pour les aliments sucrés. "Si l'on est concentré sur nos sensations, on ressent l’écœurement beaucoup plus vite." Scotché devant un film, avaler une tablette de chocolat devient mécanique.
Denys Coester remet par ailleurs en cause l’injonction souvent faite aux enfants de finir leurs assiettes. "L'enfant a l'intelligence du corps : il arrête de manger quand il n'a plus faim." Par habitude, peur du gâchis ou par gourmandise, les adultes ont au contraire tendance à se forcer à terminer. "L'idée, c'est plutôt d'arrêter dès que l'on a plus faim."
Pour s'y tenir, la méthode de l'auto-hypnose
Dans son livre Zéro sucre grâce à l'auto-hypnose !, publié aux éditions Larousse, Denys Coester propose un programme de 28 jours pour changer notre manière de nous alimenter. Il invite tout d’abord à se débarrasser de préjugés parfois bien ancrés : l'hypnose n'a rien de magique, elle invite simplement à se projeter dans une autre réalité. "Le cerveau ne fait pas la différence entre le réel et imaginaire. Si on se projette dans un avenir radieux sans sucre le cerveau va s’y faire."
Il recommande de commencer par un dialogue avec soi-même, sorte de méthode Coué. Plutôt que de vous reprochez votre alimentation trop sucrée, imaginez-vous, dans quelque jours ou quelques semaines, fiers de l'avoir modifiée. Et rien n'empêche de s'accorder un repas au fastfood de temps en temps ou un carré de chocolat après dîner.