Le périmètre exact des personnes qui se verront proposer un rappel vaccinal contre le Covid-19 à la rentrée devrait faire l'objet d'un arbitrage "la semaine prochaine", a annoncé mardi le ministère de la Santé. "On n'a pas aujourd'hui d'arbitrage, ni même de vision tout à fait stabilisée sur les personnes qui seraient susceptibles de se voir proposer une troisième dose à la rentrée", a indiqué le ministère lors d'un point hebdomadaire sur la campagne de vaccination. Ces arbitrages "seront rendus en principe la semaine prochaine", a-t-on précisé de même source.
"On commence à avoir un consensus scientifique" sur un possible "affaiblissement des réflexes immunitaires" chez certaines personnes "autour de neuf mois après la première injection", a détaillé le ministère. "Et donc il sera possiblement nécessaire de revacciner un certain nombre de personnes de type résidents d'Ehpad, personnes de plus de 80 ans, personnes à très haut risque de forme grave, dès neuf mois après leur première injection, ce qui possiblement pourrait avoir lieu dès septembre".
Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé le 12 juillet qu'une "campagne de rappel" allait commencer "début septembre" pour les personnes vaccinées "en janvier et février", sans en préciser le contour exact. Il s'appuyait sur deux avis du Conseil scientifique et du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale (COSV) publiés début juillet.
Les personnes de plus de 80 ans
Tous deux qualifient de "raisonnable" la proposition d'un "rappel de vaccination chez les personnes de plus de 80 ans résidant en Ehpad ou à domicile" malgré des données "encore limitées", "compte tenu des premières études montrant une baisse du niveau des anticorps plus précoce dans cette population et l'impact important possible sur le système de soins".
Le COSV recommande d'y ajouter les personnes atteintes d'une pathologie les exposant à un "très haut risque de développer une forme grave de Covid" et mentionne "des données complémentaires" à venir d'une étude en cours à Montpellier "sur le niveau et la durée de la protection conférée par la vaccination chez les personnes âgées".
Interrogé sur un possible élargissement du rappel vaccinal au-delà de ces personnes fragiles, le ministère a indiqué mardi que c'était "un des sujets sur lesquels la HAS doit se prononcer dans un avis attendu fin août"
Le 16 juillet, la Haute autorité de santé estimait qu'il n'y avait "pas lieu pour le moment" de proposer une troisième dose à l'ensemble de la population, faute de "données disponibles". Pour l'ensemble de la population, "on peut attendre un peu et voir quelles seront les données sur la persistance de l'immunité", a également déclaré lundi le président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer.
"84.000 troisièmes injections" déjà réalisées
Actuellement, la troisième dose n'est préconisée que pour les personnes immuno-déprimées, telles que les personnes ayant reçu une greffe d'organes et suivant un traitement anti-rejet. A ce jour, "84.000 troisièmes injections" ont été réalisées dans ce cadre, a précisé le ministère.
Israël a lancé vendredi une campagne en faveur d'une troisième dose de vaccin pour les plus de 60 ans, et l'Allemagne compte proposer ce rappel dès le 1er septembre aux personnes âgées et vulnérables. La Suède prévoit de proposer une dose de rappel de vaccin à "une grande partie de la population" en 2022, et pourrait commencer par des populations vulnérables dès cet automne. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) insiste de son côté sur la nécessité d'augmenter la couverture vaccinale au niveau mondial pour contrôler la pandémie, avant de songer à l'injection d'une troisième dose.