Et si passer du temps chez soi, aller au cinéma ou au restaurant tout seul, était un petit plaisir coupable que certains se refusent ? A l'occasion de la journée mondiale des solitudes ce lundi 23 janvier, dans l'émission Bienfait pour vous Virginie Megglé, psychanalyste, souligne les bénéfices de la solitude sur notre bonheur et explique comment se débarrasser de l'effet "subit" qu'une partie de la population peut ressentir.
"Car la solitude a mauvaise presse. C'est presque quelque chose de honteux", explique au micro d'Europe 1, l'auteure de Guérir de la peur de l'abandon, aux éditions Eyrolles. Pour cette dernière, parfois, "le regard des autres peut peser sur les personnes solitaires, et rendre ainsi leur solitude plus difficile à vivre que le fait d'être seul".
"C'est comme si on ne prenait pas le temps pour dormir"
"Pourtant, on a vraiment intérêt" à passer du temps uniquement avec soi, souligne la psychanalyste. "On a une solitude qui est presque anthologique. Après tout, on naît seul et on meurt seul", note-t-elle. "Donc effectivement, la solitude est un sentiment difficile parfois. Mais apprendre à vivre bien (avec), c'est quand même une condition positive supplémentaire pour ensuite être bien avec d'autres", estime Virginie Megglé.
"Et puis, la solitude, ça reflète le besoin de prendre soin de soi. Car la solitude, c'est aussi finalement le fait de savoir bien vivre son intimité", ajoute la psychanalyste. Et d'ajouter : "Si on ne prend pas de temps pour soi, c'est comme si on ne prenait pas de temps pour dormir".
Accepter les refus
"Et en effet, si on a négligé sa solitude au profit du partage de la collectivité, je trouve qu'il y a quelque chose de presque de sain, si on peut dire, de ce retour sur soi. Un retour sur soi qui n'est pas coupé du monde, mais qui existe juste pour se recharger, pour pouvoir mieux être ensuite en communication avec le monde", ajoute Virginie Megglé.
Mais selon une étude publiée ce lundi, près de 11 millions de Français se sentent seuls. Pire, 80% d'entre eux disent en souffrir. Alors, pour y remédier et apprendre à dompter sa solitude, voire même l'apprécier, Virginie Megglé appelle à consulter des professionnels de "la psychothérapie ou la psychanalyse". "Ce sont des espaces aujourd'hui d'intimité qui permettent de se connaître", assure-t-elle. "Et puis, il faut aussi oser remettre un pied dans le monde, quitte à se prendre un refus. Et si c'est le cas, alors il faut prendre le temps de se réparer et de l'accepter", pour pouvoir avancer, conclut la psychanalyste.