Un traitement de la leucémie efficace contre la maladie de Parkinson

© PASCAL PAVANI / AFP
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N.M avec V.D.M et V.S , modifié à
AVANCÉE MÉDICALE - Grâce à la molécule Nilotinib, un patient condamné au fauteuil roulant a pu remarcher et deux autres qui ne communiquaient plus ont retrouvé la parole. 

Un médicament contre la leucémie déjà approuvé par l'Agence américaine des médicaments (FDA) s'est avéré efficace contre la maladie de Parkinson et une forme de démence, selon les résultats d'un petit essai clinique présentés lors d'une conférence à Chicago.

Moins de protéines toxiques dans le cerveau. La molécule Nilotinib des laboratoires helvétiques Novartis, commercialisée sous le nom de Tasigna, a permis "une amélioration significative et encourageante" dans la réduction des protéines toxiques du cerveau. "La cause de la maladie est attaché à l'accumulation d'une protéine anormale dans le cerveau", explique le Pr Philippe Amouyel. "Le médicament qui a été utilisé dans cet essai préliminaire a la propriété justement d'éliminer ces protéines, de nettoyer le cerveau de ces patients et d'améliorer ainsi leur qualité de vie".   

Des patients ont retrouvé la parole. Les chercheurs de l'université de Georgetown ont cité plusieurs exemples pour appuyer leurs dires : un malade condamné à rester dans un fauteuil roulant car il ne pouvait plus se lever, a pu remarcher. Ou encore trois patients qui ne pouvaient plus parler ont pu, après ce traitement, tenir des conservations normales. Toutefois, a relevé le Dr Pagan, il n'y avait pas de groupe de malades de contrôle pour comparer avec un placebo ou d'autres traitements de la maladie de Parkinson. Les chercheurs ont constaté que le Tasigna avait accru la production de dopamine, un important neurotransmetteur qui favorise la communication entre les neurones. Selon eux, l'arrêt du Tasigna a semblé entraîner un déclin cognitif et des capacités motrices, et ce malgré la reprise des thérapies conventionnelles contre Parkinson.

Encore plusieurs années de tests. "À ma connaissance, c'est la première fois qu'une thérapie semble inverser, à un degré plus ou moins grand selon l'avancement de la maladie, le déclin cognitif et les capacités motrices des patients souffrant de ces troubles neurodégénératifs", a souligné le Dr Fernando Pagan, professeur adjoint de neurologie à l'hôpital universitaire Georgetown. Mais, a-t-il ajouté, "il est essentiel d'effectuer une étude clinique plus étendue avant de déterminer le véritable impact de ce médicament". Dès début 2016, ce médicament va aussi être testé sur des malades d'Alzheimer pour voir s'il produit les mêmes résultats.