Un peu plus d’un tiers des salariés français travaillent en horaires atypiques. Et parmi eux, un nombre croissant de femmes, dont beaucoup peu ou pas qualifiées. Ce sont les conclusions des auteures de l’article "Horaires atypiques de travail : les femmes peu qualifiées de plus en plus exposées", publié dans le bulletin mensuel de l’Ined cette semaine. Et les conséquences sur la santé sont nombreuses explique Arnaud Rabat, chercheur à l'institut de recherche biomédicale des armées et spécialiste des effets liés à la fatigue.
Des risques avérés de troubles du sommeil, voire métaboliques...
"Les conséquences à court terme avec des risques avérés, ce sont des troubles du sommeil et éventuellement des troubles métaboliques", commence par expliquer l'expert au micro d'Europe 1. Dans l'étude, un salarié est dit en horaires atypiques s'il déclare travailler habituellement selon au moins l'une des modalités suivantes : tôt le matin (5h-7h), tard le soir (20h-0h), la nuit (0h-5h). Et les personnes avec ces horaires vont "être somnolentes, c’est-à-dire avoir des difficultés à maintenir un niveau de vigilance pertinent pour travailler, et ça peut conduire à des situations d’incident ou d’accident."
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... et des conséquences probables sur le fonctionnement cérébral
Voilà pour les effets à moyen terme, mais la liste est loin d'être finie. Puisque travailler avec des horaires atypiques entraine "des conséquences probables à moyen terme sur le fonctionnement cérébral, sur le fonctionnement physiologique et métabolique." Concrètement, cela entraîne "de la prise de poids, le fait de développer éventuellement des pathologies de type diabète de type deux, des risques cancérogènes notamment avérés pour les travailleurs de nuit".
Alors lorsque l'on sait que l'on ne pourra pas avoir notre compte de sommeil [entre 7 et 9 heures pour un adulte entre 26 et 64 ans, entre 8 à 10 heures en deçà, ndlr], Arnaud Rabat rappelle la possibilité de "s'accorder une sieste de 20 à 30 minutes en journée pour limiter les effets de la dette de sommeil".