Des nanoparticules ont été retrouvées dans des produits alimentaires - plats préparés, biscuits, chewing-gums et mélanges d'épices - sans être signalées sur les étiquettes, alerte l'ONG Agir pour l'environnement dans une étude publiée mercredi.
Défaillance dans la protection du consommateur". "Selon la réglementation européenne, la mention 'nano' aurait dû figurer sur les étiquettes", rappelle l'association. Pour Magali Ringoot, porte-parole de l'ONG, "cette enquête apporte la preuve qu'il y a défaillance dans l'information et la protection du consommateur". Agir pour l'environnement veut donc saisir la direction de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour qu'elle "procède au rappel des produits incriminés" : de la blanquette de veau William Saurin, des chewing-gums Malabar, des gâteaux Napolitains de LU et un mélange d'épices pour guacamole Carrefour, selon les résultats d'une analyse confiée à un laboratoire reconnu d'utilité publique.
Des risques mal connus. Si les nanoparticules, de l'ordre du milliardième de mètre, sont utilisées dans de nombreux produits de consommation courante (alimentation, habillement, cosmétiques, électronique etc.), les risques qu'elles peuvent présenter pour la santé et l'environnement sont mal connus. D'où l'obligation d'étiquetage imposée depuis fin 2014.
Un moratoire en guise de précaution ? Une substance a priori inoffensive peut devenir toxique si elle est utilisée sous forme de nanomatériaux, estime l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Du fait de leur taille, les nanoparticules peuvent par exemple franchir des barrières physiologiques et se retrouver dans les poumons ou le sang. Dans l'attente d'une évaluation des risques, l'ONG demande au gouvernement "un moratoire" sur les nanoparticules dans l'alimentation et les produits destinés aux femmes enceintes et aux enfants.