L'histoire de Lauren Wasser, une jeune mannequin américaine amputée à la suite d'une infection liée au port intensif d'un tampon hygiénique, l'avait bouleversée. Alors, Mélanie Doerflinger, une étudiante française de 19 ans, a décidé de lancer une pétition pour obliger la marque Tampax à dévoiler la composition de ses tampons sur ses emballages. Cette pétition, qui a reçu le soutien d'association féministes et de 60 millions de consommateurs, avait recueilli plus de 40.000 signatures, lundi. Pou
"J'ai demandé des informations... Silence radio". "Il y a quelques temps, je ne me préoccupais pas de la composition des serviettes et tampons hygiéniques que j'utilisais à chaque période menstruelle. Bien que je trouve qu'il est assez alarmant d'attraper une infection aussi grave, le syndrome de choc toxique (SCT), quand on utilise un simple tampon", écrit la jeune fille en préambule de sa pétition publiée sur Change.org.
"J'ai beau chercher sur les emballages des produits de la marque Tampax que j'ai chez moi et ceux vendus au supermarché, impossible de trouver une information concernant la composition des produits. J'ai demandé des explications à Tampax sur leur page Facebook, l'un des leaders dans les tampons hygiéniques, c'est silence radio. Ont-ils des choses à cacher dans les compositions de leurs produits? Y'a-t-il un ou des ingrédients dangereux pour nous, utilisatrices de ces produits ?", interroge la jeune femme.
Pas de place sur les emballages ? Procter&Gamble, la multinationale qui a créé la marque Tampax a contacté Mélanie Doerflinger via la responsable de la communication de Tampax. Mais la réponse apportée n'a rien de satisfaisant pour la jeune femme. "L'excuse qu'elle m'a fournie sur le fait de la non visibilité de la composition : "Il n'y a pas la place sur les packings".
L'infection qui avait emporté en juin la jambe de Lauren Wasser est liée au syndrome du choc toxique (STC). Le port intensif d'un tampon hygiénique avait favorisé le développement d''une bactérie apparentée au staphylocoque doré. Cette bactérie s'était ensuite répandue dans le sang de la jeune femme. Ce syndrome du choc toxique demeure extrêmement rare. Une vingtaine de cas sont déclarés chaque année en France au Centre national de référence staphylocoques.
Le syndrome de choc toxique, c'est quoi exactement ? Pris à temps, l'infection est traitée par antibiotiques. Pour autant, pour éviter au maximum un risque d'infection, il faut tout simplement se laver les mains et changer son tampon régulièrement. "Certaines femmes sont porteuses d'une certaine forme de staphylocoque doré. Vous pouvez très bien vivre avec sans qu'il ne se passe jamais rien. Mais, parfois, une toxine va être libérée dans votre organisme. Plus vous portez un tampon longtemps, plus il gonfle et plus l'atmosphère favorise alors la multiplication du staphylocoque", expliquait à l'Express Anne Tristan, codirectrice du Centre national de référence staphylocoques.