Cela pourrait être un premier vaccin contre le mal du siècle. Contre le plus létal d'entre eux, le cancer du pancréas, les premiers essais d'un vaccin à ARN messager semblent très prometteurs. Et cela est dû à la technique même de cette forme de vaccin, qui permet aux scientifiques de fabriquer un vaccin personnalisé, sur mesure, en fonction des cellules cancéreuses du malade.
Réponse immunitaire efficace
Concrètement, les patients sont opérés pour extraire une partie de la tumeur. Grâce à ces échantillons, en laboratoire, les chercheurs analysent la composition génétique des protéines présentes à la surface des cellules cancéreuses. À partir des résultats, un sérum spécifique au cancer du malade est fabriqué. Une fois injecté, le vaccin permet au système immunitaire d'attaquer lui-même les tumeurs. Résultats : sur seize patients traités, huit ont développé des cellules capables de détruire le cancer.
"Les résultats sont assez impressionnant et assez encourageants et une trentaine de patients ont été opérés. Ce qui est assez remarquable dans l'étude, c'est cette corrélation entre ce développement, une réponse immunitaire efficace et la fin de rechute", ajoute Jean-Yves Blay, chercheur oncologue, président de la fédération Unicancer. En parallèle du vaccin ARN, ils ont reçu des traitements classiques. Un an et demi après, il n'y a eu aucune rechute. Face à ces résultats, les chercheurs comptent lancer un essai à large échelle dès cet été, car le cancer du pancréas est violent : en 2018, le nombre estimé de décès était de 11.456 pour 14.184 cas estimés.