Après des débuts chaotiques, la campagne de vaccination passe la vitesse supérieure. Près de 190.000 personnes ont été vaccinées en France, selon le dernier bilan fourni mardi soir par les autorités sanitaires. Dans les Ehpad notamment, le processus se met doucement mais sûrement en marche. Romy Lasserre Saint-Maurice, directrice d’un établissement à Paris, a fait le point et démenti toute lenteur, mercredi midi sur Europe 1.
"Je pense que dans beaucoup d’Ehpad ça n’aurait pas pu aller plus vite qu’aujourd’hui. La Haute autorité de santé a donné l’autorisation le 23 décembre, nous sommes le 12 janvier. Il y a un temps nécessaire pour expliquer comment la vaccination va se passer, on a fait des réunions en visioconférence pour prendre le temps avec les familles", a témoigné la directrice de l'Ehpad ACPPA-PEAN, dans le 13eme arrondissement de la capitale.
"Des personnes étaient réfractaires et souhaitent aujourd’hui se faire vacciner"
20 résidents de cet Ehpad, qui en compte 94, ont d’ores et déjà été vaccinés. Une nouvelle vague de vaccination devrait avoir lieu dans les prochains jours, avec une livraison des doses prévue le 19 janvier. "On est en train de recueillir les derniers consentements. On doit intégrer aussi la personne de confiance, leur famille et éventuellement leur tuteur. 50% de nos résidents ont une mesure de protection, donc ces personnes ne peuvent décider totalement par elles-mêmes", précise Romy Lasserre Saint-Maurice.
"On a des personnes qui étaient plutôt réfractaires et qui aujourd’hui souhaitent se faire vacciner. Les choses se font petit à petit. On vise un taux de vaccination chez nos résidents de 80% et d’un maximum de notre personnel", pronostique la directrice. "50% du personnel a accepté la vaccination, 40% va consulter son médecin généraliste pour savoir si la vaccination est compatible avec leur état de santé", détaille-t-elle.
Des visites élargies ? "Ces décisions seront prises par l'État"
Romy Lasserre Saint-Maurice est également revenue sur le guide de vaccination de 45 pages envoyé aux directeurs d'Ehpad, qui a suscité les sarcasmes et les critiques d'une partie de l'opposition. Et selon elle, il n'y a aucune raison de polémiquer. "Ça répond à beaucoup de nos questions. On ne lit pas ça comme un roman, il y a un glossaire et une table des matières pour trouver les réponses à nos questions", assure-t-elle.
La directrice d'Ehpad a cependant refusé de se prononcer sur un éventuel assouplissement des règles pour les visites, s'en remettant aux décisions gouvernementales. "On a été très atteint lors de la première vague, un tiers des résidents a eu le coronavirus, et 9 en sont morts. 23 membres du personnel l’ont également contracté. On est attentif pour que le coronavirus ne rentre pas dans notre établissement. Ces décisions (d'un assouplissement pour les visites) seront prises par l’État."