Les premières doses de vaccin contre le coronavirus sont arrivées ce samedi en France sous haute protection. Les Ehpad sont les premiers concernés par la campagne de vaccination qui débute dès dimanche dans deux établissements : l'hôpital de Sevran en Seine-Saint-Denis et un établissement de Dijon. Comme une large partie de la population française, certaines personnes âgées sont peu disposées à se faire vacciner. "Il va falloir composer avec cette défiance", affirme Romain Gilzome, directeur de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-Pa), au micro d'Europe 1 samedi.
"Comme tout dispositif de santé publique il faut l’accompagner de beaucoup de pédagogie et d'information", poursuit Romain Gilzome. Selon un sondage publié mi-décembre, si un tiers des résidents des Ehpad est prêt à se faire vacciner, un autre tiers est encore hésitant et un dernier plutôt réticent. "Le ministère a adressé un certain nombre d’éléments qui vont permettre aux professionnels d’expliquer ce qu’est ce vaccin, comment il fonctionne, quel en est le bénéfice, etc."
Consultation pré-vaccinale et accord explicite
Chaque vaccination devra être précédée d'une consultation pré-vaccinale, réalisée avec le médecin traitant. "On sait que les Français ont plutôt confiance en leur médecin", note Romain Gilzome. Le consentement des personnes devra aussi être recueilli de façon explicite. Si certains militent pour une déclaration écrite attestant de la volonté, ou non, de la personne de recevoir le vaccin, il semblerait qu'un accord oral puisse suffire.
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Selon le directeur de l’AD-Pa, cette défiance trouve ses racines dans l'incapacité de l'Etat a mettre en place des politiques efficaces pour améliorer le quotidien des personnes âgées, depuis déjà plusieurs décennies. "Depuis vingt ans, malgré les annonces de grands plans de la part des pouvoirs publics, ces plans ne prennent pas effet. Aujourd'hui, ce discrédit se fait ressentir au sein de cette population. Ils s’interrogent sur la crédibilité de l’Etat !"