Le Premier ministre Jean Castex multiplie jeudi les consultations sur une possible vaccination obligatoire contre le coronavirus pour les soignants. Si un accord est trouvé, le gouvernement pourrait légiférer sur ce point dès la semaine prochaine. Invité d’Europe 1 jeudi matin, le virologue du CHU de Lyon Bruno Lina s’est dit favorable à une prise de position aussi forte. Pour lui, il est temps de "passer à la vitesse supérieure".
"Dans les établissements médico-sociaux et dans les hôpitaux quand il y a des clusters épidémiques, il y a toujours des soignants dans ces clusters. C’est quelque chose d’inacceptable", affirme Bruno Lina. Pour ce professeur au CHU de Lyon, "On a pris un temps pour convaincre, un temps pour expliquer et montrer que ces vaccins sont de bonnes qualité et qu’ils réduisent la transmission, les formes graves et qu’ils protègent les structures hospitalières. Maintenant, il faut que l’on passe à la vitesse supérieure pour que l'ensemble des groupes professionnels de ces structures là soit vacciné".
"L'enjeu est l'impact sur l'hôpital"
Ces consultations organisées par le gouvernement sont motivées par l'augmentation des contaminations en France dues au variant Delta. La barre des 4.000 personnes par jour a de nouveau été dépassée, du jamais vu depuis un mois. Alors l'exécutif craint une quatrième vague de l'épidémie. Mais selon Bruno Lina, "il ne se passera pas la même chose que lors des trois premières vagues". "Il y aura une circulation épidémique du variant Delta, elle sera plus ou moins précoce dans l'été ou à l'automne, mais l'enjeu est l'impact sur l'hôpital. Si on a de nouveau beaucoup de gens hospitalisés, il va falloir réorganiser l'hôpital et refaire des déprogrammations", explique-t-il. Et pour lui, la seule solution pour réduire cet impact est la vaccination.
Le virologue se veut tout de même rassurant : le Covid-19 deviendra un virus saisonnier. "A un moment donné on aura tous des anticorps contre ce virus que ce soit pas la vaccination ou la contamination", affirme Bruno Lina.