Invoquant des restrictions d'exportations, le groupe pharmaceutique britannico-suédois a annoncé de nouvelles réductions de livraisons de son vaccin à l'Union européenne. Sur le terrain, cette décision impacte le travail des pharmaciens et médecins, alors que le gouvernement veut atteindre les dix millions de Français vaccinés d’ici mi-avril.
Alors que le gouvernement et les autorités sanitaires comptent sur l'accélération de la vaccination pour faire baisser la pression hospitalière causée par l'épidémie de coronavirus, l'annonce a sonné comme un nouveau coup dur. Ce week-end, le groupe pharmaceutique britannico-suédois AstraZeneca a annoncé de nouvelles réductions de livraisons de son vaccin à l'Union européenne, invoquant des restrictions d'exportation. Une réduction drastique qui représente un nouveau casse-tête pour les soignants sur le terrain, notamment pour les 41.000 médecins généralistes ou les pharmaciens.
Corinne Le Sauder, présidente de la Fédération des médecins de France, va devoir une nouvelle fois rationner les doses. "Ça ne fera même pas un flacon par médecin pour 15 jours, c’est vraiment dérisoire", réagit-elle au micro d'Europe 1. "Et c’est malheureux parce que les médecins ont déjà pris des rendez-vous pour leurs patients, et quand on va être obligé de les appeler pour leur dire qu’on peut pas les vacciner, ça va être un immense désespoir."
"Tout le monde est prêt à se mettre au travail"
Les pharmaciens sont tout autant désespérés. À partir de vendredi, ils auront tous le droit de vacciner, mais dans ces conditions, le président des syndicats pharmaceutiques Phillipe Besset redoute de devoir attendre un mois plus de plus, soit jusqu’au 9 avril, avant de pouvoir honorer tous ses rendez-vous. "C’est à partir de cette date que les vaccins arriveront en nombre suffisant. Donc le message que j'ai est un message un peu d’abattement sur le rythme de l’arrivée des vaccins dans notre pays. Tout le monde est prêt à se mettre au travail, nous n’avons juste pas de vaccin", regrette-t-il.
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Et cette annonce d'AstraZeneca pourrait aussi venir contrarier les objectifs du gouvernement, qui veut atteindre les dix millions de Français vaccinés d’ici mi-avril.