Malgré les mesures de confinement, Emmanuel Macron ne compte pas arrêter ses déplacements dans le pays. Le président de la République s'est rendu mercredi après-midi à l'hôpital militaire de campagne installé à Mulhouse, l'une des villes françaises les plus touchées par l'épidémie de coronavirus. Mais cette visite a été critiquée par plusieurs médecins, dont le professeur Laurent Lantieri.
"La reconnaissance du président est toujours importante, cela dit la symbolique de rester chez soi aurait été plus importante. Je ne suis pas le seul à le penser. Il est très important de respecter le confinement. C’est plus important que la reconnaissance des soignants", a jugé le chef du service de chirurgie plastique à l’hôpital Georges Pompidou de Paris, mercredi soir sur Europe 1.
"Ce qui a de plus important, c'est que la population respecte strictement ce confinement"
Laurent Lantieri a poursuivi en estimant que "ce qui a de plus important, c'est que la population respecte strictement ce confinement". "Des médecins sont morts. C’est important de reconnaître l’action des soignants, qui n’ont pas toujours été reconnus à leur juste valeur. Mais ce qui a de plus important, c’est que la population respecte strictement ce confinement, jusqu’à ce qu’on trouve une solution. A Paris aussi, comme dans le Grand Est, la situation devient très compliquée", a estimé le médecin.
"Ce n'est pas une guerre, c'est une épidémie"
Le professeur Lantieri a également déploré qu'il n’y ait "pas assez de tests. Nous sommes dans l’inconnue sur l’étendue réelle de la population atteinte par le coronavirus." Selon le dernier bilan, le coronavirus a provoqué la mort de 1.100 personnes en France, alors que 22.300 cas ont été confirmés.
Le médecin a cependant refusé de polémiquer sur le manque de protections et de tests, remettant ce débat à plus tard. "Il y aura ensuite un moment pour voir ce qui a été bien fait et mal fait durant cette crise. Mais ce que je vois c’est que les soignants ont été exemplaires, des médecins généralistes aux réanimateurs en passant par les chefs de service. Ce n’est pas une guerre, c’est une épidémie. Ce n’est pas la même chose", a-t-il conclu, une allusion aux propos du président de la République, qui avait estimé que la France "est en guerre" contre le coronavirus.
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