Des chercheurs ont réussi à rajeunir des cellules matures en les ramenant à un stade similaire à celui de cellules souches embryonnaires par un moyen remarquablement simple et rapide, selon des travaux publiés mercredi dans la revue scientifique Nature. Cette nouvelle approche, qualifiée de "révolutionnaire" par des scientifiques, pourrait changer la donne de la recherche pour une médecine régénératrice dont l'ambition est de réparer ou remplacer des tissus ou organes endommagés, afin de lutter contre toute une série de maladies (Alzheimer, cancers...).
Pas besoin d'embryons. Ce procédé de reprogrammation n'a pas besoin du recours, controversé, à des embryons pour produire de précieuses cellules souches embryonnaires, capables de se spécialiser en une grande variété de cellules formant les divers organes (coeur, reins, cerveau...). Ce nouveau moyen permettrait aussi de se passer des techniques généralement utilisées (manipulation du gènes...) pour transformer une cellule spécialisée, prélevée sur un adulte, en cellules similaires aux cellules souches embryonnaires, appelées "cellules souches pluripotentes induites (iPS)".
Faisable sans danger chez l'humain. Ces travaux réalisés sur des cellules de mammifères pourraient réduire les coûts et les barrières techniques, à condition de démontrer que la méthode est faisable chez l'humain et sans danger. Les chercheurs ont simplement modifié l'environnement des cellules en les soumettant à un stress (manque d'oxygène, température, etc.). En pratique, ils se sont contentés de les plonger dans une solution acide pendant moins d'une demi-heure. Par la suite, ils les ont passées 5 minutes à la centrifugeuse, puis les ont immergées sept jours dans un milieu de culture.