Coloniser la planète Mars ? Ça se concrétise du côté de la Nasa. L’agence spatiale américaine a indiqué mercredi que son lanceur, Space Launch System (SLS), sera opérationnel d’ici 2018. Sa mission ? Amener du matériel et des humains sur Mars. La Nasa n’avait pas développé un tel lanceur depuis quarante ans.
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Un monstre de l’espace. Le lanceur SLS est un super-lanceur, une sorte de « mastodonte » d’une puissance hors-du-commun. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. SLS est une fusée d’une hauteur de 133 mètres, un bon tiers de la Tour Eiffel et deux fois plus que la fusée européenne Ariane. Elle pèsera 70 tonnes et sera capable de transporter 130 tonnes de matériel, bien plus que les 22 tonnes transportées par les actuelles navettes. Sa poussée enfin sera équivalente à 34 Boeing 747.
Côté financement aussi, c’est du lourd, la Nasa engage 7 milliards de dollars entre 2014 et 2018 et un total de 35 milliards d’ici 2030.
Prêt pour 2018. « Le programme effectue des progrès réels et importants", a déclaré William Gerstenmaier, l'un des responsables des missions d'exploration humaine de la Nasa. "Nous allons faire travailler les équipes pour atteindre un horizon plus ambitieux, mais nous devrions être prêts au plus tard en novembre 2018 », a-t-il ajouté.
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Mars ? « Nous allons nous y tenir ». « Après un examen rigoureux, nous sommes engagés sur un niveau de financement et un calendrier de lancement qui nous maintiennent sur notre objectif d'envoyer des humains sur Mars dans la décennie 2030. Et nous allons nous y tenir », a assuré Robert Lightfoot, l'un des administrateurs de la Nasa.
Le super-lanceur est destiné à transporter la capsule Orion, censée accueillir quatre à six astronautes. Un premier vol habité est prévu pour 2021.
La Cour des comptes américaine retoque le projet. La cour des comptes américaine s'interroge cependant sur le financement, estimant qu'"il pourrait manquer 400 millions de dollars au programme".
Elle s'est aussi inquiétée de la façon dont les ingénieurs vont parvenir à intégrer les équipements conçus pour un ancien programme de la Nasa. SLS recycle en effet 4 moteurs de « Constellation », un projet qui visait à ramener des hommes sur la Lune et qui a été abandonné en 2010. La Nasa a indiqué avoir pris en compte ces recommandations.
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L’avenir de la Nasa en jeu ? Après l’abandon du projet Constellation en 2010, la Nasa a renoncé à ses navettes en 2011. Contrainte depuis de faire appel au lanceur Soyouz des Russes aux Russes, la Nasa compte bien avec ce super-lanceur se refaire une crédibilité.
Le dernier super-lanceur datait de 1960. La Nasa avec le SLS renoue avec une vieille tradition. Dans les années 1960, Saturn était le super-lanceur des missions Apollo, capable de transporter 45 tonnes. Il avait été abandonné car jugé trop coûteux par la Nasa qui lui avait préféré par la suite le système des navettes.
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