C'est une mission réussie, en forme d'annonce du retour des vols habités dans l'espace depuis les Etats-Unis. Samedi 2 mars, le décollage de la fusée Falcon 9 de SpaceX et la mise en orbite de la capsule Crew Dragon, étaient une répétition générale avant que deux astronautes ne fassent le même voyage pour s'amarrer à la station spatiale international (ISS).
Se défaire de la dépendance russe. Une performance qui doit permettre à l'oncle Sam de recouvrer son indépendance spatiale et d'envoyer des hommes au-delà de l'atmosphère terrestre sans passer la Russie et leur célèbre lanceur Soyouz, avec lesquels la Nasa a passé plusieurs accords. Mais pour le spécialiste scientifique d'Europe 1 Alain Cirou, cette réussite est plus le fait de la Nasa que de SpaceX.
Huit ans après l'atterrissage de la navette Endeavour, en mai 2011, marquant l'arrêt d'un programme de navettes spatiales made in USA entaché par l'explosion de Challenger en 1986 et la désintégration de Columbia en 2003, la Nasa décide de "changer son fusil d'épaule en commandant des capsules à des sociétés privées, comme SpaceX et Boeing", explique Alain Cirou. En 2014, elle donne ainsi respectivement 4,2 et 2,6 milliards de dollars à Boeing et SpaceX pour imaginer une nouvelle solution afin d'amener hommes et matériels au-dessus de nos têtes.
"America is back !". "Le vol de la fusée Falcon9 que vous vu [le 2 mars 2019, ndlr] est le dernier essai avant le retour en vol des hommes dans l'espace dans une capsule lancée par SpaceX", détaille l'expert. "C'est donc bien la Nasa qui a mis au service des Etats-Unis ses troupes, sous le couvert de deux sociétés privées. Donc, c'est quelque part le retour en vol de l'Amérique par ses propres moyens, America is back !".