C'est la fin de dix ans de voyage. Il est désormais temps de dire adieu à Philae, le robot explorateur lancé depuis le satellite Rosetta qui s'était posé en novembre 2014 sur la comète Tchouri. Depuis sept mois, l'engin reste muet.
Comme un basketteur. Sans apporter toutes les réponses escomptées, Philae a réalisé une première dans un environnement complexe, souligne Alain Cirou, directeur de la rédaction du magazine Ciel et Espace. "Se poser sur une comète, c'est comme un basketteur qui vise le panier, mais avec un parquet qui bouge, le ballon qui tourne, le panier qui lui-même est en mouvement et il n'a qu'un seul essai." En plus de ce premier exploit, il y avait aussi un second problème : la gravité très faible sur une comète. "Philae était tel une plume à la surface du sol : le robot a rebondi trois fois et n'a pas pu s'accrocher en position normale."
La mission continue. Tout n'a pas été perdu car le robot a néanmoins fonctionné 60 heures sur ses batteries. Par ailleurs, la sonde Rosetta peut encore observer la composition de la comète et faire des photos, au moins jusqu'en septembre. Le sort de Philae était un projet d'ampleur qui n'a aujourd'hui pas d'équivalent. Chaque comète (parmi des milliards) peut être vue comme une infime portion d'information sur la formation du système solaire. "Essayer d'aller l'explorer, savoir comment elle est composée, donner la nature des molécules à sa surface donne des informations sur la formation de la Terre, il y a 4 milliards d'années", indique le spécialiste.
5.000 followers. Ceux qui avaient lancé la mission Philae avaient fait en sorte que le public s'approprie le petit robot. "L'une des motivations, c'était d'essayer de ne pas se sentir indépendant du cosmos mais en lien avec cette histoire. D'ailleurs, Philae avait 5.000 followers sur Twitter."