Dans une tribune publiée dans le Monde, ces scientifiques appellent à une réduction de l'accroissement démographique, sous peine de se diriger vers "une catastrophe pour notre planète".
Des scientifiques appellent mardi à "freiner la croissance de la population" pour lutter contre les changements climatiques, estimant que démographie et environnement sont des sujets "indissociablement liés", dans une tribune publiée par Le Monde. "Ces dernières semaines, depuis la démission de Nicolas Hulot (du ministère de la Transition écologique), les manifestes et articles dans les journaux se multiplient pour tirer la sonnette d'alarme et appeler les pouvoirs publics à engager une action vigoureuse et immédiate en faveur de l'environnement", constatent la vingtaine de scientifiques et chefs d'entreprises signataires.
"Mais il est frappant de constater que la croissance démographique est la grande absente", poursuivent-ils. "On fait comme si démographie et environnement étaient deux sujets séparés, alors qu'ils sont indissociablement liés."
"On ne pourra pas faire l'impasse sur une réduction de l'accroissement de la population mondiale". Des efforts doivent être faits pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, en particulier dans les pays développés, reconnaissent-ils. "Mais on ne pourra pas faire l'impasse sur une réduction importante de l'accroissement de la population mondiale : c'est la transition démographique, non achevée dans bien des régions du monde", plaident-ils, faute de quoi une "véritable catastrophe pour notre planète" pourrait se produire.
La population mondiale est d'environ 7,6 milliards d'habitants aujourd'hui, contre 2,6 milliards en 1950, selon l'ONU et devrait grimper à 8,6 milliards en 2030, 9,8 en 2050 et 11,2 en 2100 selon les projections des Nations unies, avec une croissance concentrée sur l'Afrique.
Financer des programmes de contraception. Pour les signataires, il convient de financer des programmes de planning familial et de contraception, notamment en Afrique, ainsi que de "favoriser le développement économique des régions pauvres à forte natalité" en particulier à travers l'éducation des femmes. En 2017, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), le Tchad et la Mauritanie ont affirmé leur volonté de faire baisser leur démographie.
La France et l'Europe doivent aider "ces courageux États africains à mettre en place leur programme de baisse de la fécondité", selon cette tribune. Cet appel est signé notamment par Bruno David, président du Museum national d'histoire naturelle, le physicien Christian Bordé ou encore Marie-Lise Chanin, de l'Académie des sciences.