Il est indispensable de revoir la façon dont sont utilisées et cultivées les terres dans le monde afin d'assurer à la fois la sécurité alimentaire des Terriens et la lutte contre le réchauffement climatique, ont averti jeudi les experts de l'ONU pour le climat.
Des actions "à court terme"
Le Giec plaide pour des actions "à court terme" contre la dégradation des sols, le gaspillage alimentaire ou les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole, dans un rapport spécial sur les terres dévoilé à Genève.
Les délégations des 195 pays membres du Giec ont examiné pendant cinq jours ce rapport dont l'intitulé complet est : "le changement climatique, la désertification, la dégradation des sols, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres". En clair : comment le réchauffement climatique affecte les terres consacrées aux cultures, à l'élevage ou encore les forêts, et par ricochet la sécurité alimentaire, mais aussi comment les pratiques agricoles ou la déforestation modifient le climat.
Agir maintenant
Le "résumé à l'intention des décideurs politiques" de ce rapport de 1.200 pages, négocié ligne par ligne, était dévoilé lors d'une conférence de presse. Ses principales conclusions ? "Notre utilisation des terres (...) n'est pas soutenable et contribue au changement climatique", a souligné sa co-présidente Valérie Masson-Delmotte, pour qui le rapport met "l'accent sur l'importance d'agir dès maintenant". Il faut également "éliminer le gaspillage alimentaire et réduire la consommation de viande", insiste l'ONG Climate Action Network.
Ce travail est le deuxième d'une série de trois "rapports spéciaux" du Giec, après celui sur la possibilité de contenir le réchauffement à 1,5°C, l'an dernier, et avant celui sur les océans et la cryosphère (banquise, glaciers, calottes polaires) attendu fin septembre, au moment où l'ONU organisera un sommet sur le climat à New York.