55 scientifiques de 30 pays partiront en décembre pour une expédition inédite de trois mois à bord d'un navire de recherche russe autour de l'Antarctique, à la recherche de réponses sur les effets du changement climatique. L'équipe quittera le port du Cap, en Afrique du Sud, à bord du brise-glace russe Akademik Treshnikov le 20 décembre, pour un retour en Afrique du Sud prévu le 18 mars.
Biologie, climatologie, océanographie. En réunissant plus de cinquante chercheurs sur un même navire, les organisateurs de l'Expédition circumpolaire antarctique (ACE) souhaitent encourager la coopération scientifique afin de mieux déterminer l'influence de l'homme sur l'océan Austral. "Les scientifiques mèneront un travail pluridisciplinaire, allant de la biologie à la climatologie en passant par l'océanographie" pour le bien de ce continent et de son avenir, expliquent les organisateurs, qui ont lancé officiellement le projet lundi à Londres.
22 projets de recherche. Après avoir sollicité des chercheurs l'an dernier, les responsables de l'expédition ont reçu plus de 100 propositions de projets de recherche. 22 d'entre eux ont été sélectionnés par un panel d'experts. "Il est capital d'améliorer notre compréhension de l'Antarctique. Pas seulement pour la préservation de cette région, mais aussi dans l'intérêt de la planète entière", soulignent les organisateurs. "Les progrès scientifiques dépendent plus que jamais du dialogue entre les différentes disciplines scientifiques. Par exemple, la biologie marine repose sur des modèles mathématiques complexes créés par des océanographes", ont-ils précisé.
Étudier la biodiversité. À bord du navire, des scientifiques recenseront ainsi les baleines, pingouins et albatros de l'océan Austral. D'autres mesureront les effets de la pollution par le plastique sur la chaîne alimentaire et étudieront le phytoplancton - premier maillon de la chaîne alimentaire - ainsi que son rôle dans la régulation du climat. L'équipe à bord de l'Akademik Treshnikov prélèvera par ailleurs des échantillons de carottes de glace et étudiera la biodiversité de l'Antarctique afin de mieux déterminer les conditions climatiques et les niveaux de pollution sur place avant le début de la révolution industrielle.