Il faut des masques dans les centres d’hébergement. C'est l'appel lancé ce vendredi sur Europe 1 par le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Louis Gallois. Alors que le pic de l'épidémie de coronavirus est attendu dans les prochains jours, les plus démunis, les sans-abri et les migrants, vivent une situation difficile. "Il faut comprendre que la situation dans les centres d’hébergement est un peu comme celle des Ehpad", martèle Louis Gallois.
"Nous avons des publics très fragiles"
Invité du journal de la mi-journée ce vendredi, il appelle le gouvernement à fournir des masques aux personnes qui travaillent dans ces lieux. "Nous avons des publics très fragiles, et à la vitesse à laquelle le virus se développe dans les centres, on ne pourra plus tenir d'ici quelques jours, si nous n'avons pas de masques", explique-t-il. "On sera alors obligé de les remettre à la rue, parce que les gens ne pourront pas travailler. Il y a urgence !"
Des personnes à la rue qui commencent à "avoir faim"
Mais la situation dans les centres d'hébergement n'est pas la pire, selon Louis Gallois, qui pointe les conditions de vie "dramatiques de ceux qui sont complètement à la rue". "Ces personnes sont démunies de soins de santé, d'hygiène, ils ont des problèmes d'accès à l'eau... Et puis ils commencent à avoir faim, puisque les bénévoles qui assuraient les distributions alimentaires ne sont plus là." Un problème que les 15 millions d'euros de chèques-service débloqués par le gouvernement, pour aider les SDF pendant le confinement, ne sont pas à même de résoudre : "Il en faudrait beaucoup plus !".
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Pendant combien de temps les porteurs sains sont-ils contagieux ?
> Quels sont les effets secondaires de la chloroquine ?
> Tests frelatés, faux appels aux dons... : attention aux arnaques liées au coronavirus
> Lecture, jeux de société... Comment stimuler son cerveau pendant le confinement ?
> Comment éviter de prendre des kilos pendant le confinement ?
De là à franchir l'étape de la réquisition de logements ? "C'est difficile, les procédures sont longues", rétorque Louis Gallois. "Mais il y a des alternatives : les lycées, les internats, les cités universitaires, les auberges de jeunesses, il y a de structures qui peuvent être mobilisées au-delà des 7.600 chambres d'hôtel ouvertes par le gouvernement." Et de résumer : "Nous avons besoin de place, et de personnels qui doivent pouvoir être protégés !"