Ni vraiment un humain, ni vraiment un poulet, l'embryon doté d'une colonne vertébrale et d'un système nerveux développé par des chercheurs américains a fait avancer la science, rapporte le journal suisse Le Matin.
Une greffe qui a pris. Des scientifiques de l'Université Rockefeller de New York ont tenté de greffer des cellules humaines artificielles à des hôtes aviaires pour étudier l'organisation des cellules au sein de l'embryon humain, comme ils l'expliquent dans leur étude parue dans la revue spécialisée Nature. Cette expérience a abouti à la "naissance" d'une colonne vertébrale secondaire et d'un système nerveux, à la surprise des scientifiques.
Il était déjà connu que les cellules d'amphibiens et de poissons avaient déjà ce rôle d'organisatrices. Les scientifiques ont donc voulu savoir, à travers cette expérience, si les cellules humaines possédaient les mêmes caractéristiques. Mais pour des raisons éthiques, la "fabrication" d'un embryon artificiel n'était pas possible. C'est pourquoi des cellules de poulet ont été utilisées comme hôtes.
Une expérience pour développer des médicaments précocement. Cela leur a permis de démontrer l'existence d'un groupe de "cellules organisatrices humaines" capable de communiquer avec les cellules de poulet dans lesquelles elles étaient greffées pour établir le cerveau et le système nerveux. À travers cette expérience, dont le produit a été détruit, le biologiste Ali Brivanlou et ses confrères espère pouvoir développer des traitements contre des maladies détectées précocement dès les premiers stades du développement de l'embryon.