Des scientifiques ont réussi à élever du corail de la Grande barrière de corail en Australie et à le transplanter dans une autre zone de ce joyau du patrimoine mondial, un projet qui leur donne l'espoir de restaurer les écosystèmes endommagés à travers le monde, selon une étude publiée dimanche.
Une transplantation réussie. Les chercheurs de l'Université australienne Southern Cross, qui ont rendu publique leur étude, ont collecté fin 2016 de grandes quantité d'ovules et de sperme de coraux à Heron Island, au large de la côte orientale. Ils ont produit des quantités massives de larves qu'ils ont ensuite transplantées dans des zones endommagées de la Grande barrière, qui est menacée par le réchauffement climatique. Huit mois plus tard, les scientifiques ont constaté que le corail juvénile avait survécu et grandi.
Une technique qui fonctionne. La méthode avait été testée auparavant avec succès aux Philippines sur un récif fortement endommagé par la pêche à la dynamite. Peter Harrison, directeur des recherches, s'est dit optimiste quant à la possibilité qu'elle puisse être utilisée à grande échelle. "Les résultats sont très prometteurs. Nos travaux montrent que l'apport de fortes densités de larves permet l'obtention de davantage de coraux".
"La réussite de cette nouvelle recherche ne s'applique pas seulement à la Grande barrière de corail, elle a potentiellement une pertinence internationale", a déclaré le chercheur. "Elle montre qu'on peut restaurer et réparer des populations coralliennes endommagées, dans des endroits où la production naturelle de larves a été compromise".
Une richesse naturelle menacée. Inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco en 1981, la Grande barrière s'étend sur environ 345.000 km2 le long de la côte australienne et constitue le plus vaste ensemble corallien du monde avec 3.000 "systèmes" récifaux et des centaines d'îles tropicales. Mais elle est menacée par la récurrence de graves épisodes de blanchissement de ses coraux provoqués par le réchauffement climatique, par les activités industrielles ou agricoles ou encore par l'acanthaster pourpre, une étoile de mer invasive.