Thomas Pesquet s'est réjoui, mardi à Toulouse, de la réussite "au-delà" de tous les espoirs des expériences qu'il a menées pour le CNES dans la Station Spatiale Internationale (ISS). "On ne va pas dans l'espace pour agiter un drapeau bleu, blanc, rouge. Il y a des nouvelles techniques, de nouveaux modes opératoires, de nouveaux matériels. C'était vraiment excitant", a affirmé l'astronaute français, lors de la présentation, quatre mois après son retour, des premiers résultats des expérimentations pour lesquels il a souvent "servi de cobaye". "J'ai été livré aux mains des scientifiques", a plaisanté Pesquet.
Pendant ses six mois dans l'ISS pour la mission Proxima, le Français a travaillé sur sept sujets conçus par le Centre d'aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales (CADMOS), une unité du CNES. Parmi ceux-ci : un outil de diagnostic de l'eau (AQUAPAD), l'échographie à distance (ECHO), l'analyse des fluides (FLUIDICS), les nouvelles surfaces intelligentes face aux bactéries (MATISS). "C'est un immense succès, bien au-delà de ce que nous espérions en terme de résultats", s'est félicité Patrick Benarroche, responsable du CADMOS.
"Embrayer sur la conquête spatiale pour les prochaines années." "Nous sommes maintenant capables d'embrayer sur la conquête spatiale pour les prochaines années", a-t-il ajouté, prenant l'exemple d'AQUAPAD, pour lequel des discussions sont engagées avec "la NASA pour une utilisation sur des vols de longue durée". Pour les scientifiques et Pesquet, l'objectif de ces expériences spatiales réside dans les retombées terrestres. Ainsi AQUAPAD a été conçu pour une utilisation en cas de catastrophe afin de vérifier qu'une source d'eau est potable.
L'échographie à distance a elle récemment été testée entre Tours, où était un médecin, et la Guyane. La téléopération est attendue désormais "avec impatience par le monde médical pour des opérations à distance," selon Didier Chaput, responsable scientifique de ce projet, soulignant qu'elle est également intéressante pour suivre l'état de santé des astronautes dans l'espace. "J'applique la sonde sur mon corps et le scientifique peut suivre les résultats. C'est bien d'avoir le suivi des fluides (sang)", a expliqué Pesquet, en faisant une démonstration.