Jean-François Clervoy : "Le risque de panique ne s'est jamais avéré" lors d'une sortie dans l'espace

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A.D
L'ancien astronaute se dit aussi confiant que son collègue Thomas Pesquet pour sa sortie dans l'espace. Il exclut la perte de moyens humains mais pas les risques matériels.
INTERVIEW

Thomas Pesquet s'apprête à faire vendredi sa première sortie dans l'espace depuis la station spatiale internationale. L'astronaute répondait, très calme, aux questions de Thomas Sotto dans la matinale d'Europe 1, jeudi. Il se disait même content et pas stressé en pensant à ce moment extraordinaire. Jean-François Clervoy, président de Novespace et ancien spationaute de l’Agence spatiale européenne, n'est pas surpris par cette sérénité. 

"Il est prêt". "Il est détendu parce qu'il est très bien entraîné. Il a tellement répété les tâches en piscine et utilisé son scaphandre en vraie chambre à vide qu'il a confiance en lui. Il sait qu'il est prêt pour ce qu'il va faire. Comme il le dit, il va être commandant de bord d'un vaisseau spatial parce que la scaphandre de sortie dans l'espace a tous les systèmes vitaux d'un vaisseau spatial." Fort de son expérience lord d'une mission de réparation avec Hubble, l'ancien spationaute décrit l'ambiance très concentrée qui régnera à bord de l'ISS, comme à l'extérieur : "L'obsession de l'astronaute qui est dehors est de ne pas faire d'erreur, de ne pas causer de retard et de ne jamais avoir à dire qu'il n'y arrive pas."

"Exposé aux micro-météorites". Thomas Pesquet doit passer six heures dans l'espace pour changer les systèmes de batterie de l'ISS. Il sera "exposé au vide et aux micro-météorites qui peuvent percer le scaphandre. C'est pour cela que parfois des sorties dans l'espace sont décalées", décrit Jean-François Clervoy. "Son scaphandre a plein de systèmes très complexes miniaturisés. S'il y en a qui tombent en panne, c'est le seul à pouvoir prendre les commandes et vite revenir dans le sas si nécessaire". "Le risque de panique ne s'est jamais avéré, indique en revanche l'ancien astronaute. On a sélectionné ces gens pour qu'ils ne présentent jamais ce risque. Les candidats ne sont pas claustrophobes, ont la niaque de réussir."