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avec Anne Le Gall
Des chercheurs défilent samedi à l'occasion d'une "Marche mondiale pour les sciences", afin de défendre la recherche et dénoncer la défiance pour la science de la société.
TÉMOIGNAGE

Les chercheurs sont dans la rue, samedi. Physiciens, biologistes et mathématiciens du monde entier défilent dans plus de 190 pays pour participer à la "Marche pour les sciences", à l'occasion de la Journée mondiale de la Terre. Dans l'Hexagone, les scientifiques ont prévu de marcher dans une vingtaine de villes, avec l'appui de grandes institutions comme le CNRS et l'Inserm. Cette marche est l'occasion pour les chercheurs de rappeler l'importance de la recherche, et de défendre la place des sciences dans la société.

"Des discours basés sur des contre-vérités". À la veille du premier tour de la présidentielle, la "Marche pour les sciences" prend une connotation très citoyenne en France, comme l'explique à Europe 1 Olivier Berné, astrophysicien du CNRS et co-organisateur de la marche à Toulouse. "J'ai le sentiment qu'il y a un danger et, dans la parole de nos hommes et femmes politiques, on entend des discours qui sont basés parfois sur des éléments qui sont construits ou qui sont même certaines fois des contre-vérités réelles", s'inquiète le chercheur.

"On a le sentiment aujourd'hui qu'on ne fait plus la différence entre des résultats scientifiques et de l'idéologie pure", martèle-t-il. Ainsi, beaucoup de scientifiques, à l'image d'Olivier Berné, regrettent une forme de défiance pour la science dans l'opinion publique, et ont prévu de brandir lors de la Marche des slogans comme "L'ignorance entretient la peur" ou "la science est notre futur", pour réveiller les consciences.  

"Écouter les chercheurs". Olivier Berné pointe par ailleurs du doigt le discours montant des climato-sceptiques aux États-Unis, les faits historiques revisités par certains en France, les enquêtes sociologiques remises en cause ou encore la défiance montante vis-à-vis des vaccins. Dans ce contexte, "il est urgent d'écouter les chercheurs", défend-t-il en arguant : "La science devrait être plus présente dans les choix de société."