Si l'atterrisseur Schiaparelli a échoué dans son atterrissage sur Mars, la sonde TGO de la mission européenne ExoMars, elle, s'est bien installée en orbite autour de la planète rouge en octobre dernier. Et elle commence à envoyer à la Terre le fruit de son activité. Ainsi, samedi, elle a livré un premier cliché d'une des deux lunes martiennes, Phobos.
Hello PHOBOS! Snapped images of #Mars moon with @ExoMars_CaSSIS during second science test orbit. Details: https://t.co/QZje250rGD#ExoMarspic.twitter.com/b1xYvEbn1m
— ExoMars orbiter (@ESA_TGO) 6 décembre 2016
Pour tester sa caméra. C'est pour tester le bon fonctionnement de ses instruments que TGO (Trace Gas Orbiter) a pris en photographie Phobos avec sa caméra CaSSIS à une distance de 7.700 km. Ce n'est pas la première fois que des images de cette lune sont prises. Ces clichés permettent en fait de faire le point sur les capacités de TGO, comme l'a expliqué Nick Thomas, un des responsables de CaSSIS, de l'Université de Berne. Ils "fournissent une bonne idée de ce qui peut être fait avec nos données en un très court laps de temps", explique-t-il sur Sciences et Avenir.
Collision et désintégration. Phobos, découverte en 1877 par un astronome américain, tourne à seulement 6.000 km de la planète rouge (par comparaison, notre Lune orbite à 384.000 km de la Terre). Elle est facilement reconnaissable grâce à un cratère de 9 km de diamètre prénommé Stickney, non visible sur la photo envoyée par la sonde européenne. Cette lune a une taille modeste de 27 km de large, de quoi laisser penser qu'elle pourrait se désintégrer d'ici 20 à 40 millions d'années selon des chercheurs. Son intérieur pourrait être en effet composé d'un quart à un tiers de vide, selon des mesures effectuées dans le passé par la sonde Mars Express. De plus, son orbite se rapproche de Mars, ce qui pourrait entraîner une collision.
À la recherche de méthane. TGO, elle, ne pourra pas confirmer ses hypothèses puisque sa mission consiste à analyser l’atmosphère martienne. Elle va en effet détecter quels gaz s'y trouvent. Elle devrait notamment confirmer la présence de méthane, déjà détecté à plusieurs reprises sur la planète rouge mais toujours en faible quantité. Le méthane est principalement d'origine biologique sur Terre. Il pourrait sur Mars être le reliquat d'une ancienne forme de vie.